18 mois de prison avec sursis pour les 03 officiels nigériens arrêtés au Bénin

La Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (Criet) a délibéré, ce lundi 17 juin 2024, dans l’affaire des officiels nigériens arrêtés au Bénin. Tous les trois ont été condamnés à 18 mois de prison avec sursis.

Parmi les mis en cause, Aminou Sodangui Hadiza Ibra, directrice générale adjointe de la société chinoise West African Oil Pipeline Company SA (Wapco-Niger). Elle a été reconnue coupable de complicité de fausses attestations et usage de fausses attestations.

Quant aux deux ingénieurs impliqués dans l’affaire avec elle, la Criet les a condamnés pour fausses attestations et usage de fausses attestations.

Tout a commencé le 05 juin dernier, quand cinq officiels nigériens ont été arrêtés sur le terminal pétrolier de Sèmè-Kpodji à quelques kilomètres de Cotonou.

Après une première comparution devant le procureur spécial de la Criet, le 14 juin, deux ont été blanchis et remis en liberté alors que les trois autres ont été inculpés et placés en détention préventive.

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Dans une première déclaration à la presse, Mario Elon’m Metonou, le procureur spécial de la Criet a indiqué qu’ils ont accédé au site en présentant de faux badges.

Le magistrat a aussi expliqué qu’ils sont passés par une porte dérobée située à l’arrière du site, au lieu de passer par l’entrée officielle pour se faire enregistrer.

De son côté, le gouvernement nigérien avait dénoncé des arrestations ‘’illégales’’ et un acte de ‘’provocation’’. Le ministre nigérien de la justice Alio Daouda avait indiqué que les nigériens arrêtés à Cotonou y étaient pour inspecter la cargaison de pétrole brut qui doit être chargée sur la plateforme de Sèmè-kpodji.

En réaction, Niamey a fermé les vannes du pipeline situées sur les champs pétroliers de de Melek et Koulele, dans la région de Diffa dans le sud-est du Niger.

Depuis le coup d’Etat de juillet 2023 contre le président Mohamed Bazoum, Niamey et Cotonou vivent une profonde crise diplomatique.

Les autorités béninoises avaient appliqué la décision de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en fermant leur frontière avec le voisin nigérien. Le président Patrice Talon faisait aussi partie des tenants de la ligne dure qui menaçait d’entreprendre une opération militaire pour réinstaller le président Bazoum au pouvoir.

Quand l’organisation régionale avait décidé de lever ses sanctions contre le Niger, les autorités nigériennes ont refusé de rouvrir leur frontière avec le Bénin. Pour se justifier, Niamey accuse Cotonou d’abriter des bases de l’armée française dont l’objectif est de déstabiliser le pouvoir nigérien. Malgré le démenti et les assurances des autorités béninoises, le régime militaire n’a pas cédé.

En dehors de la frontière, les deux pays sont liés par le pipeline de 2000 kilomètres construit par la société chinoise West African Oil Pipeline Company SA (Wapco).

L’infrastructure, dont plus de 600 kilomètres traverse le territoire béninois, fait transiter le pétrole brut nigérien jusqu’à la plateforme de Sème-Kpodji où le produit est chargé dans des navires pour l’export.

Agence Anadolu