[EDITO] Contrebande de carburant pour les terroristes : le ver est dans le fruit !

Dans l’affaire de fraudes et de contrebande de carburant en lien avec le terrorisme, la Justice burkinabè a fait preuve de fermeté. Des gens qui, hier seulement, se croyaient intouchables, ont soit été arrêtés, soit pris la poudre d’escampette. Et la pêche est loin d’être terminée. Mais jusqu’où laissera-t-on la Justice faire son travail ?

Ce lundi encore, les ennemis de la  nation burkinabè l’ont endeuillée. 14 soldats pleins de vie ont été tués. D’où viennent ces assaillants ? Qui les équipe, les dote en armes, matériels roulants et carburants ? Des gens, dont certains sont parmi nous.

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Mais selon que vous soyez puissants ou misérables, disait La Fontaine, la justice des cours vous rendre blanc ou noir. La justice burkinabè, elle, pourrait essayer le contraire de cette citation, en donnant un sacré coup de pied dans la fourmilière des trafiquants de carburants.

En effet, de riches commerçants, des douaniers et un maire en exercice ont été arrêtés.

Avec l’éclatement de ce scandale, il est clair que le ver est déjà dans le fruit. Nous avons passé des années à nous demander qui finance les terroristes au Burkina.  Nous avons à présent une partie de la réponse. Mais seulement une partie, le bout de l’iceberg qui laisse penser que le scandale est plus gros qu’il ne le paraît. Non seulement, la majeure partie des terroristes qui combattent sont maintenant des Burkinabè, mais une partie de ceux qui les financent, les protègent et assurent leur logistique, sont également de notre nationalité.

Qu’est-ce qui peut donc amener ces concitoyens à se retourner ainsi contre leur propre pays ? La première des réponses qui nous viennent à l’esprit, c’est la quête du gain facile. Obtenir l’argent et les biens matériels quel que soit le tribut à payer, semble être le crédo partagé par une bonne partie de la population. Une philosophie qui tend d’ailleurs à être généralisée.

C’est au nom du gain facile et à tout prix que de lugubres individus ont arraché la vie à Ina Drabo (paix à son âme). Pour une motocyclette, le rêve d’une famille a été anéanti, le bonheur d’une lignée a été coupé. C’est injuste.

Il est certain que des puissances extérieures et des lobbies soutiennent le terrorisme en cours au Burkina Faso. Mais toujours est-il que ces forces du mal actionnent des mains burkinabè pour tuer, au nom de gains, d’idéologies et de causes ignobles.

Et d’autres Burkinabè regardent passivement, et optent pour le silence. L’argent n’a pas d’odeur, dit-on. Et les intouchables, connus pour être de connivence avec les terroristes ou les criminels de tout acabit, sont traités comme des rois.  Une hypocrisie collective qui risque de nous coûter l’hécatombe.

Notre pays a besoin d’une révolution mentale. Mais n’attendons pas un messie pour le faire. Faisons -le maintenant, avec les hommes et les femmes de notre temps.

C’est en cela que des actes isolés mais symboliques comme l’arrestation des contrebandiers, marquent avec force une volonté de rupture. La Justice ne doit pas se limiter à là. Elle doit taper plus haut, et mettre hors d’état de nuire, tout le réseau de malfaiteurs qui approvisionne les terroristes en carburant. Et, pour notre survie à tous, la Justice ne doit pas être arrêtée dans son élan. Elle ne doit pas s’arrêter en si bon chemin.

La Rédaction