2021 a été une année charnière et éprouvante pour les populations civiles et les Forces Armées Nationales et leur chef suprême, le président Roch Marc Christian KABORE. Réélu en novembre 2020 pour un second mandat de cinq ans, Roch KABORE, comme à son premier mandat, va être confronté à une situation sécuritaire qui se dégrade chaque jour. La situation s’est détériorée, avec plusieurs attaques occasionnant de nombreuses victimes civiles et militaires. L’attaque de Solhan et celle d’Inata ont été, pour de nombreuses personnes, la goutte d’eau de trop. Des organisations de la société civile et des partis politiques vont demander la démission Chef de l’Etat. Pour se donner un sursis, le président du Faso a opéré un grand changement dans l’Armée, et a mis en place un gouvernement dit « resserré et soudé ». Retour sur les faits sécuritaires majeurs qui ont marqué 2021.
Depuis 2016, le Burkina est confronté à des attaques terroristes qui ont évolué pour concerné environ la moitié du territoire. Ces attaques ont fait de nombreuses victimes et ont causé le déplacement interne d’environ 1,5 millions de personnes. Le Sahel, le Nord, l’Est, le Centre-Nord, les Cascades, le Sud-ouest, la Boucle du Mouhoun… sont ainsi touchés par l’hydre terroriste.
Malgré ce bilan sécuritaire négatif, Roch Marc Christian KABORE va réussir à remporter les élections de novembre 2020. Il a été réélu au premier tour, avec 57,74% des voix. L’une des promesses phares du candidat KABORE est le retour de la paix et de la sécurité.
Le 28 décembre 2020, Roch Marc Christian KABORE est investi président du Faso pour son nouveau mandat. Devant dix chefs d’État africains et 1 200 invités au Palais des sports de Ouaga 2000, et face aux Burkinabè, Roch Marc Christian KABORE a prêté de nouveau serment en ces termes : « Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter la Constitution et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso». Et de poursuivre : « J’entends gagner le pari de la sécurité et de la stabilité de notre pays, et assurer le retour des déplacés ».
Malheureusement, le constat sur le terrain sera amer, avec les attaques terroristes qui vont se multiplier durant l’année 2021. Des positions des FDS ont ainsi été visées et pilonnées par l’ennemi. Des postes avancés des FDS ont été abandonnés. Des milliers d’écoles se sont fermées par vagues. Quant à l’Administration publique, elle n’existe plus dans de nombreuses localités. Le drapeau du pays des hommes intègres est constamment mis en berne, et les deuils nationaux se suivent et se ressemblent. C’est la descente aux enfers pour de nombreuses populations obligées de fuir leurs localités.
Solhan et Inata, les visages de l’horreur
A Solhan dans le Yagha, les forces du mal ont frappé : Dans la nuit du 04 au 05 juin, 160 personnes y ont perdu la vie. C’est l’attaque la plus meurtrière que le pays ait connu depuis le début des violences terroristes en 2016.
Dans les Cascades, Mangodara et ses villages n’ont pas été épargnés. La Boucle du Mouhoun ploie, elle aussi, sous les attaques répétées des Hani, ces fameux hommes armés non identifiés : Toéni, Djibasso, Gomboro, Di, Kassoum, Lanfièra, Gassan, puis Tougan, reçoivent régulièrement la visite des terroristes.
L’autre coup dur est venu d’Inata. Le dimanche 14 novembre 2021, le détachement de gendarmerie d’Inata, dans la province du Soum, région du Sahel, a été victime d’une attaque terroriste qui a fait 53 morts, dont 49 gendarmes.
Des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) sont tombés, les armées à la main. Mais l’ennemi gagne du terrain.
La colère des populations face aux attaques terroristes
Les populations des zones attaquées fuient pour sauver leurs vies. Des voix se lèvent et la colère monte au sein de l’opinion publique. Des marches de protestation sont organisées pour dénoncer ces attaques et l’impuissance du régime en place. A Bobo-Dioulasso, des centaines de citoyens étaient dans la rue le samedi 3 juillet 2021, pour répondre à l’appel de l’opposition politique, à marcher contre l’insécurité au Burkina Faso.
La grande marche du 27 novembre a failli faire vaciller le navire du président Roch Marc Christian KABORE. Des manifestations de colère ont éclaté dans la capitale Ouagadougou où des Burkinabè dénoncent la présence française au Sahel, et l’incapacité du gouvernement à endiguer le terrorisme. Plusieurs villes, notamment Bobo-Dioulasso, Kaya, Banfora, Dori, Titao, Sebba, …entrent également dans la danse à travers des marches de protestation.
Dans la foulée des manifestations, des jeunes de Ouaga et de Kaya ont bloqué un convoi de l’Armée française. Ces citoyens se sont mobilisés spontanément avec un seul mot d’ordre : le départ des forces militaires françaises du Sahel.
L’opposition politique est entrée, elle aussi, dans la danse. Son chef de file, Eddie KOMBOIGO, dans une conférence de presse en date du 10 novembre, a donné un ultimatum d’un mois au Président du Faso pour trouver des solutions à la crise sécuritaire.
Face aux pressions, Roch KABORE a pris des décisions majeures.
Les grandes décisions du Chef suprême des Armées
Après son élection en 2020, le président du Faso avait reconduit Christophe Marie Joseph DABIRE à la tête de son gouvernement. Le premier ministre avait, à son tour, renouvelé sa confiance à Ousséni COMPAORE à la sécurité, et à Chérif SY à la défense. Des ministres qui seront éjectés de leurs postes en juin 2021, après l’attaque meurtrière de Solhan.
Maxime KONE est appelé à la sécurité, et le président du Faso récupère le portefeuille de la défense avec un ministre délégué, en la personne de Barthélémy SIMPORE. Le 14 octobre, Barthélémy SIMPORE est élevé au grade de Général, et devient ministre de la Défense Nationale et des Anciens Combattants.
Des actions héroïques des FDS et des VDP
Malgré la complexité des attaques, les Forces de Défense et de Sécurité ont infligé de lourdes pertes à l’ennemi. Des terroristes neutralisés et d’autres arrêtés, des mines artisanales désamorcées, des bases et de la logistique de terroristes détruites, des opérations conjointes avec d’autres pays, l’organisation de convois humanitaires pour approvisionner les zones assiégées en vivres, ect. : en 2021, nos militaires et paramilitaires, appuyés par les VDP, ont abattu un travail patriotique et professionnel, qu’il convient de saluer.
Lassina Zerbo et son équipe à la rescousse
Le 8 décembre 2021, le Premier ministre Christophe Marie Joseph DABIRE remet sa démission au Président du Faso. Puis, le 10 décembre, Dr Lassina ZERBO est nommé Premier ministre. Trois jours plus tard, il met en place un gouvernement dit resserré, composé de 26 ministres contre 34 dans le précédent.
Alors que le nouveau chef du gouvernement et son équipe prennent connaissance des dossiers qui les attendent dur le terrain, le pays est une fois encore victime d’attaques terroristes. Dans une embuscade dans le Loroum, le célèbre Volontaire pour la Défense de la Patrie, Soumaïla GANAME dit Ladji Yoro, a été tué avec 40 autres personnes. Un deuil national est décrété. C’est dans ce contexte sécuritaire très difficile que le Burkina Faso entre dans la nouvelle année.
Adieu, civils, FDS et VDP tombés! Adieu Yoro et autres martyrs! Adieu 2021!
Gibran MILLOGO