L’ambassadeur et représentant permanent de la France auprès des Nations unies, Nicolas de Rivière, a appelé ce mercredi 18 mai, la communauté internationale à une « action résolue », face à l’extension de la zone d’action des terroristes dans le Sahel et vers les pays du Golfe de Guinée.
Il s’exprimait devant le Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation sécuritaire au Sahel qu’il juge « très alarmante ».
« Des millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire. Les populations civiles et les forces locales payent un lourd tribut face aux groupes terroristes. Ces derniers étendent leur menace à l’est du Sénégal et au nord des pays du Golfe de Guinée, comme au Togo, victime la semaine dernière d’une attaque terroriste. Face à cette situation, une action résolue de la communauté internationale est indispensable », a-t-il indiqué.
Alors que la force Barkhane poursuit son retrait du Mali, Nicolas de Rivière affirme que son pays, la France, « entend continuer à appuyer les pays du Sahel qui le souhaitent et renforcer son soutien à ceux du Golfe de Guinée face à l’expansion du terrorisme venu du Sahel ».
« Plusieurs consultations ont eu lieu avec ces pays, qui ont d’ores et déjà fait part de besoins précis. Nous discutons avec nos partenaires, en particulier européens, des réponses à apporter. Cela pourra inclure de l’aide en matière de formation et d’entraînement, de la fourniture d’équipement, voire un appui à des opérations contre le terrorisme. Le G5 Sahel et l’initiative d’Accra pourront faire partie de nos cadres de référence si nos partenaires de la région le souhaitent », a-t-il encore dit devant le Conseil de sécurité
L’ambassadeur de la France a exprimé sa détermination à « mettre davantage les populations civiles et la prévention » au cœur de leur stratégie.
-Départ « regrettable » du Mali du G5 Sahel
S’agissant du Mali, le représentant permanent de la France auprès des Nations unies a affirmé que la France ne pouvait que « regretter la décision des autorités maliennes de transition de quitter » le G5 Sahel au sein de laquelle « le Mali avait joué un rôle moteur depuis 2014 ».
« Ce retrait vient fragiliser l’architecture régionale de sécurité. Il convient cependant de ne pas tirer de conclusions hâtives sur l’avenir du G5 Sahel. Il appartient aux seuls membres de l’organisation d’en décider » a-t-il indiqué.
Nicolas de Rivière a soutenu que la coopération régionale reste incontournable « face à la menace qui se joue des frontières ». Et il est important, à ce titre « de maintenir le soutien aux États qui souhaitent continuer de mener des opérations dans les espaces transfrontaliers ».
« La MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, NDLR) met en œuvre un soutien aux bataillons de la force conjointe du G5 Sahel à travers le mécanisme tripartite financé par l’Union européenne. Il est clair que le retrait du Mali du G5 Sahel ne peut qu’entraîner la suspension de ce soutien aux bataillons maliens, puisqu’ils ne participent plus aux opérations de la force » a-t-il ajouté.
Agence Anadolu