La Coordination Nationale du Syndicat National des Travailleurs de la Santé Humaine et Animale (SYNTSHA) du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) observe depuis jeudi matin un sit-in pour dénoncer certains faits qui ont lieu, selon elle, au sein du CNTS. Des faits qui menaceraient la santé des populations. A Bobo-Dioulasso, le mot d’ordre a été suivi.
Que se passe-t-il au sein du Centre National de Transfusion Sanguine? Depuis ce jeudi matin, les travailleurs ont décidé de marquer un arrêt de travail de 48 h, de 7 h 30 à 12 h 30 mn, dans tous les services des Centres Régionaux de Transfusion Sanguine.
A Bobo-Dioulasso, les travailleurs du CRTS ont respecté le mot d’ordre. Vêtus de leurs blouses blanches, ils ont observé un piqué devant la Direction du CRTS.
Dans sa plateforme revendicative composée de sept points, la Coordination Nationale du SYNTSHA / CNTS exige, entre autres, l’arrêt d’achat, de distribution, d’utilisation de tous les produits de mauvaise qualité ou de qualité douteuse ; un audit sur toutes les commandes publiques réalisées au profit du CNTS de 2010 à nos jours ; la sécurité des travailleurs du CNTS, des donneurs bénévoles et des receveurs de sang ; l’arrêt des « méthodes de travail esclavagistes » dans les CRTS et la DPD/PS ; le renforcement en ressources humaines, infrastructures, équipements, moyens roulants en quantité et en qualité pour faire face aux exigences du moment ; l’abrogation pure et simple des dispositifs remettant en cause les acquis engrangés des travailleurs ; et l’arrêt du « processus de privatisation de la transfusion sanguine ».
Selon le Coordonateur National du SYNTSHA / CNTS, Bernardin SANOU, il existe au sein du Centre National de Transfusion Sanguine, un lot de réactifs périmés d’au moins 800 millions de FCFA. Il a ajouté que les poches de sang acquises courant Mai 2022 ont une date de péremption prévue pour Août 2022. Malgré la conclusion du rapport de la Direction de la Qualité et des Vigilances qui stipule que les poches reçues sont non conformes aux caractéristiques attendues, l’administration du CNTS les a mises en circulation, a révélé M. SANOU.

Le SYNTSHA / CNTS dit condamner avec la plus grande fermeté tous ces actes jugés inappropriés. Les pratiques dénoncées par ces agents de santé peuvent, selon eux, avoir des conséquences graves sur la santé des populations.
Une autre préoccupation soulevée par les travailleurs, c’est la série de ruptures de réactifs en 2020, qui avait entrainé la non disponibilité des poches de sang dans les antennes de distribution, allant au-delà d’une dizaine de jours.
Le cas parlant était celui de Bobo-Dioulasso, a précisé le Coordonateur du SYNTSHA / CNTS.
Malgré les multiples interpellations de la hiérarchie sur la dégradation de leurs conditions de travail, rien n’est fait, regrette le SYNTSHA / CNTS.
En cas de non satisfaction de leur plateforme revendicative, le syndicat dit se réserver le droit d’engager d’autres actions.
Gibran MILLOGO,
Correspondant de ACTUALITE.BF dans la région des Hauts-Bassins