Lotissement de Silmiougou : les habitants appellent à nouveau la SONATUR à tenir ses promesses

Les habitants de la trame d’accueil de Silmiougou, un quartier de l’arrondissement 08 de Ouagadougou, continuent de faire entendre leur voix après une première conférence de presse organisée en avril dernier pour dénoncer les manquements de la Société Nationale d’Aménagement des Terrains Urbains (SONATUR). Ils ont exprimé une fois de plus leur mécontentement ce 14 septembre 2024, face aux promesses non tenues de la société, qui ont laissé la population dans une situation précaire.

L’histoire débute en 2008, lorsque les habitants ont sollicité la SONATUR pour le lotissement de leurs terres, espérant ainsi satisfaire ceux qui n’avaient pas eu de parcelles lors du projet de Bassinko. Après plusieurs années d’attente, certains résidents ont été contraints de se tourner vers d’autres promoteurs immobiliers. Ce n’est qu’en 2016 que la SONATUR est revenue avec des promesses d’aménagement et de viabilisation, incluant l’adduction en eau potable et l’électricité, ainsi que la construction de caniveaux et de routes. Ces promesses ont conduit les propriétaires terriens à céder leurs terres, mettant fin à leurs négociations avec d’autres sociétés.

La population sortie nombreuse

Cependant, au cours de l’année 2023, les espoirs des habitants ont été rapidement déçus. Après avoir observé l’arrivée de machines de construction, la SONATUR s’est contentée de tracer sommairement quelques voies dans la trame d’accueil. Selon le porte-parole Issoufou Rouamba, les promesses d’électrification et de fourniture d’eau potable demeurent inachevées, laissant la population dans le désarroi. « Nous avons cru en leurs promesses, mais aujourd’hui, nous sommes laissés pour compte. Nos enfants n’ont même pas accès à l’eau potable. C’est inacceptable ! », dit-il

Les habitants de Silmiougou ont également exprimé des préoccupations concernant l’impact potentiel de la gestion des eaux. « Si aucune action n’est entreprise pour gérer correctement les canalisations, nous risquons de subir des inondations catastrophiques pendant la saison des pluies. La SONATUR doit prendre ses responsabilités… », ont-ils prévenu.

Face à ces manquements, les habitants disent avoir dénoncé les actions de la SONATUR sur les ondes des radios locales, ce qui a conduit à une rencontre avec la société. Lors de cette réunion, la SONATUR aurait tenté de minimiser ses engagements, affirmant que sa promesse ne concernait que deux points d’eau et une ouverture sommaire des grands axes. En réaction, Rouamba a insisté : « Nous ne demandons pas la charité, mais le respect des engagements pris. Nous avons droit à des services de base, tout comme les autres citoyens...»

Issoufou Rouamba au milieu

Dans un contexte plus large, cette situation soulève des questions sur la responsabilité sociale de la SONATUR et son respect des normes en matière d’urbanisation. Les habitants appellent donc les autorités à se pencher sérieusement sur cette affaire afin de garantir que l’accès à l’eau et à l’électricité ne soit pas réservé uniquement à ceux vivant dans les cités, mais qu’il soit étendu à toutes les populations, notamment les plus vulnérables.

« Nous sommes prêts à nous battre pour nos droits. Il est temps que notre voix soit entendue », a entonné le porte-parole des habitants, tout en appelant la population à rester vigilante.