Le procès de l’affaire de détournement de 3 milliards de F CFA au ministère de l’Action humanitaire a repris ce mardi 3 décembre 2024, au Tribunal de grande instance de Ouaga 1. Ce dossier, impliquant plusieurs prévenus, avait été reporté le 29 octobre dernier pour permettre une expertise médicale sur l’état de santé du principal accusé, Amidou Tiégnan.
L’hôpital Yalgado a soumis le rapport d’expertise demandé, mais en ouverture d’audience, le prévenu Amidou Tiégnan a déclaré au tribunal : « Je me sens apte à recevoir jugement ». Le juge a estimé que la lecture du rapport médical était devenue inutile, ouvrant ainsi l’audience immédiatement.
Face aux accusations de faux et usage de faux en écriture publique, détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et enrichissement illicite, Amidou Tiégnan a répondu sans détour : « Oui monsieur le président, je reconnais les faits ».
Contrairement à Amidou Tiégnan, les autres prévenus ont adopté des positions plus nuancées.
Philippe Bayoulou, ancien contrôleur financier, a plaidé non-coupable pour les faits de faux et usage de faux en écriture publique, mais a reconnu partiellement les accusations de détournement de fonds et d’enrichissement illicite.
Salifou Ouédraogo, également mis en cause, a nié toute implication dans le détournement de fonds, rejetant également les accusations de complicité de faux. Cependant, il a partiellement reconnu les faits d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux.
Madame Tarpaga/Ouédraogo, comptable au ministère de l’Action humanitaire à l’époque des faits, a reconnu avoir détourné 20 millions de F CFA, destinés à la prise en charge des personnes déplacées internes. Elle a également admis les accusations d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux.
Le tribunal poursuivra l’examen des éléments à charge et les plaidoiries. Pour l’instant, la défense a soulevé une exception d’inconstitutionnalité, et l’audience est suspendue.
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