La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a approuvé la création d’un tribunal spécial pour se pencher sur « les allégations » de crimes commis en Gambie sous l’ancien président Yahya Jammeh.
La décision a été prise lors de la 66e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, tenue le 15 décembre 2024 à Abuja, au Nigeria. »La Conférence décide de créer un Tribunal spécial pour la Gambie, chargé de poursuivre les allégations de violations graves des droits de l’homme et de crimes internationaux commis dans le pays entre 1994 et 2017″, indique-t-on dans le communiqué final de cette 66e session consulté par Anadolu.Dans un communiqué publié après cette annonce, le gouvernement gambien a salué un « développement historique marquant une étape importante pour la Gambie, la région et la communauté internationale ».
Les autorités de Banjul ont apporté des précisions sur la structure de ce tribunal spécial. On apprend que la juridiction va fonctionner avec des éléments du droit national et international et aura son siège dans la capitale gambienne mais elle peut tenir des procédures dans un autre pays si le besoin se fait sentir. « Sa structure comprendra des juges, des procureurs et du personnel gambiens, de la CEDEAO et internationaux, ainsi que des experts internationaux si nécessaire.
Le tribunal sera compétent pour les crimes internationaux ainsi que pour les violations graves du droit gambien », clarifie le communiqué du gouvernement gambien.Pour rappel, les autorités gambiennes avaient déjà mis sur pied une Commission Vérité, Réconciliation et Réparations qui a enquêté entre 2018 et 2021, sur les crimes supposés commis sous Yahya Jammeh. Dans ses conclusions, la commission avait recommandé « la poursuite de Yahya Jammeh et de ses complices devant un tribunal international, dans un pays d’Afrique de l’Ouest autre que la Gambie, sous l’égide de la Communauté Economique des Etats ouest-africains (CEDEAO) et /ou de l’Union africaine ».
Elle a établi une liste d’une vingtaine d’anciens dignitaires, dont l’ex-président Jammeh, qui doivent être poursuivis.Depuis sa chute en janvier 2017, Yahya Jammeh vit en exil en Guinée équatoriale
Avec Anadolu
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