RDC : violentes manifestations devant les ambassades de France, du Rwanda, de l’Ouaganda et de Belgique

Plusieurs centaines de manifestants sont descendus dans la rue, mardi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), incendiant une partie de la clôture de l’ambassade de France, l’entrée de celle de Belgique et mettant à sac l’ambassade ougandaise.

Le mur de l’ambassade de France a été incendié en partie à l’entrée avant l’intervention de la police, a constaté le correspondant d’Anadolu sur place, suscitant une réaction de Paris.

« Ces attaques sont inadmissibles. Tout est mis en œuvre pour assurer la sécurité de nos agents et ressortissants », a déclaré dans une publication sur X. Jean – Noël Barrot, ministre Français des Affaires étrangères.

Devant la chancellerie belge qui longe le boulevard du 30 juin, principale voie routière de la capitale congolaise, les manifestants ont été stoppés devant la porte d’entrée sur laquelle ils avaient mis du feu.

D’autres manifestants se sont dirigés vers l’ambassade d’Ouganda qui a été pillée et vidée de ses meubles. Une partie de l’immeuble qui abritait l’ambassade du Rwanda, en plein centre ville, a été vandalisée, des jeeps incendiées et des biens emportés.

Intervenant sur les antennes d’une radio locale, le vice-Premier ministre congolais de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, a appelé au « calme et la retenue » face aux troubles et aux cas de pillage qui ont également ciblé des particuliers proches desdites ambassades. Les manifestants dénoncent le silence de ces États face à l’agression que subit la RDC de la part du Rwanda à travers le groupe rebelle M23 (Mouvement du 23 Mars).

Ce mouvement a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l’armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc), appuyées par les Casques bleus de la Monusco. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s’emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d’agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe « terroriste » et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.

Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s’étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.

Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais.

Pour le Rwanda, les FDLR représentent une menace pour sa sécurité intérieure.

Ces alliances, selon Kigali, s’inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.

Agence Anadolu