FESPACO 2025 : Alima Ouédraogo porte la voix des victimes de violence conjugale avec « Ça suffit »

Le long-métrage Ça suffit de la réalisatrice burkinabè Alima Ouédraogo, alias Sofia, a été projeté ce mardi 25 février 2025 dans le cadre du FESPACO. Ce film, en lice dans la catégorie « Burkina Films », aborde la question des violences conjugales et du viol.

Avec Ça suffit, Alima Ouédraogo souhaite interpeller le public sur ces violences qui touchent de nombreuses femmes. Pour elle, le cinéma est un puissant moyen de sensibilisation. « C’est un appel, une façon d’alerter, car pour moi, le cinéma reste le canal le plus absolu pour faire passer un message », explique-t-elle.

Photo de famille avec techniciens et acteurs

Le tournage, bien que délicat en raison du sujet abordé, s’est déroulé dans de bonnes conditions grâce à une équipe engagée. « Il fallait vraiment immerger tout le monde dans l’histoire, y compris à travers la manière de filmer. Avec les formations que nous avons mises en place sur le plateau, tout s’est très bien passé », confie-t-elle.

Lors de la projection au FESPACO, Ça suffit a attiré un large public. Alima Ouédraogo s’est dite satisfaite de cet intérêt et de l’engouement des Burkinabè pour le cinéma local. « Lorsque des films burkinabè sont produits, le public est informé et il se déplace en salle. Le cinéma burkinabè est apprécié par ses propres spectateurs », souligne-t-elle.

La salle de la mairie pleine

Quant à la compétition, la réalisatrice garde une attitude mesurée. « Être en compétition, c’est comme participer à la CAN : chaque candidat espère remporter un prix, mais l’essentiel est que tout se passe bien », estime-t-elle.

Pour ses futurs projets, Alima Ouédraogo envisage d’explorer d’autres thématiques de société. « Il existe aussi des hommes battus… Peut-être qu’un jour, nous ferons un film sur eux. C’est une possibilité », confie-t-elle en souriant.

Après sa présentation au FESPACO, Ça suffit poursuivra son parcours dans les salles de cinéma. Il sera projeté à partir du 3 mars au Ciné Nerwaya et au Ciné Burkina, pour permettre au grand public de le découvrir.