L’ancien compagnon du président Thomas Sankara, basé aux États-Unis d’Amérique, Mounoubaï Madnodjé, a remis vendredi aux responsables du mémorial qui porte son nom des archives et des artefacts du père de la révolution burkinabè.
Parmi ces documents, on trouve cinq journaux de Jeune Afrique, onze coupures de presse, des manuscrits et des artefacts. Ce sont, entre autres, les archives sur Thomas Sankara que Mounoubaï Madnodjé a remises au Comité international du Mémorial Thomas Sankara (CIMTS), le vendredi 7 mars 2025 à Ouagadougou.
Selon le donateur, il est de son devoir de mettre à la disposition du mémorial ces documents accumulés pendant des années sur la vie et la personnalité de Thomas Sankara.
Parmi ces archives, il y a, par exemple, un document du Sénat américain datant de l’époque de la Révolution sur la vaccination « opération commando », qui a fait l’éloge du Burkina Faso et de son gouvernement, puisque cette vaccination commando ne s’est jamais réalisée ailleurs dans le monde, a indiqué Mounoubaï Madnodjé.
« Ces documents sont un peu un récapitulatif de la perception de Thomas Sankara et de la révolution démocratique et populaire, surtout aux États-Unis et dans le monde anglophone », a souligné M. Mounoubaï.
À travers cet acte, il a exprimé son souhait de contribuer à faire connaître aux Burkinabè cette perception du monde extérieur sur le capitaine.
Pour lui, le capitaine Sankara a joué un rôle important dans la géopolitique mondiale, mais de nombreux Burkinabè ignorent ces faits.
« Thomas était certes un visionnaire, mais pas un visionnaire naïf. Sa vision, il la transmettait par des actions, et c’est ce qui a attiré beaucoup de gens », a-t-il reconnu.
Pour mieux faire connaître ce révolutionnaire à la jeune génération, Mounoubaï Madnodjé a invité toute personne détenant des archives ou des artefacts à les mettre à la disposition du Comité international du Mémorial Thomas Sankara.
« J’espère surtout que d’autres camarades, à l’intérieur comme à l’extérieur du Burkina, vont mettre à la disposition du projet tout ce qu’ils ont sur Thomas Sankara. Parce que je sais qu’il existe beaucoup de documents qui circulent », a-t-il relevé.
Présent à Ouagadougou dans le cadre du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, Mounoubaï Madnodjé a salué le projet de collecte des archives et artefacts du capitaine Thomas Sankara, visant à sauvegarder les idéaux de la révolution.
Selon M. Mounoubaï, certaines personnes ont dû cacher les documents sur Thomas Sankara pour protéger leur vie.
Cela signifie, d’après ses explications, que la sauvegarde des acquis de la révolution démocratique et populaire et de la vision politique de Sankara s’est faite pendant longtemps en dehors du Burkina Faso.
À l’extérieur du pays, les gens se sont organisés pour faire des colloques, des meetings, écrire des livres, etc., pour perpétuer l’œuvre de Thomas Sankara. Aujourd’hui, nous sommes heureux de constater que cela n’a pas été inutile », s’est réjoui M. Mounoubaï.
Il a rappelé que Mounoubaï Madnodjé est un ancien cadre supérieur des Nations Unies d’origine tchadienne. Il a occupé de hautes fonctions dans son pays d’origine.
C’est Mounoubaï Madnodjé qui a traduit les propos du président Thomas Sankara lorsqu’il s’est rendu à Harlem le 3 octobre 1984 pour visiter les Noirs américains de New York.
Agence d’information du Burkina
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