À l’occasion de la 168e Journée Internationale de la Femme, plusieurs organisations syndicales et associations féminines se sont réunies ce 08 Mars 2025 à la Bourse du Travail pour marquer cet événement d’envergure.
Elles ont tenu à honorer et célébrer la résilience, le courage et la force des femmes à travers le monde, en mettant un accent particulier sur celles du Burkina Faso, qui luttent sans relâche pour la défense de leurs droits, même en période de crise. Une mention spéciale a été adressée aux femmes FDS et VDP qui combattent aux côtés des hommes pour la restauration de l’intégrité territoriale du pays.
Comme dans de nombreux pays à travers le monde, le Burkina Faso consacre cette journée du 8 mars à la reconnaissance des droits des femmes. Dans son allocution, la présidente du comité d’organisation, Madame Adèle Zerbo, a rappelé que cette journée symbolise les nombreuses victoires remportées par les femmes, mais aussi par les hommes engagés dans la quête de l’égalité, de la justice, de la paix et du développement. Elle constitue un moment propice pour faire le point sur la condition féminine et soumettre des revendications aux autorités. C’est également une opportunité pour les femmes, qui constituent la majorité de la population mondiale, de revenir sur les luttes menées en faveur de la reconnaissance de leurs droits fondamentaux.

L’origine de cette journée s’ancre dans les luttes ouvrières et les multiples manifestations de femmes qui, au début du XXe siècle, revendiquaient le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les sexes. On ne peut évoquer cette journée sans mentionner Clara Zetkin, militante socialiste et féministe allemande, qui fut la première à proposer l’instauration d’une journée dédiée aux droits des femmes lors de la réunion de « l’Internationale Socialiste des Femmes » à Copenhague en août 1910.
Dès 1913, de nombreuses ouvrières russes manifestèrent à Petrograd, réclamant « du pain et la paix ». Ce mouvement prit de l’ampleur, et en 1917, la date du 8 mars s’imposa, coïncidant avec le début de la Révolution russe. Avec la montée du féminisme dans les années 1970, cette date fut réinvestie et, en 1977, l’ONU reconnut officiellement la « Journée Internationale des Femmes ». Depuis lors, elle est célébrée à travers le monde comme un moment de réflexion et d’action pour l’égalité des sexes.
Au Burkina Faso, cette journée a été déclarée chômée et payée depuis 1984. Des célébrations officielles et privées sont organisées à travers tout le pays pour marquer l’événement.
Cette année, la Journée Internationale des Femmes se tient dans un contexte mondial marqué par des conflits et des guerres, qui aggravent les conditions de vie des populations. En Afrique, les conflits armés génèrent des situations humanitaires dramatiques : les pertes humaines se chiffrent en milliers, tandis que des millions de personnes sont déplacées et des enfants privés d’éducation.
Au Burkina Faso, la crise sécuritaire qui sévit depuis 2015 a exacerbé les violations des droits humains, notamment ceux des femmes et des jeunes. Les droits les plus élémentaires sont bafoués quotidiennement. Dans les zones occupées comme dans les camps de déplacés, les femmes subissent les pires formes de violences. Celles qui vivent en zones non occupées doivent faire face à la cherté de la vie, aux difficultés d’accès aux services sociaux de base (eau, santé, éducation, assainissement, etc.), ainsi qu’aux pesanteurs sociales qui entravent leur épanouissement et leur engagement dans les luttes pour leurs droits.
Réunies autour du thème « Promotion des droits humains en temps de crise : Cas des femmes déplacées internes, rôle de nos organisations », ces femmes entendent mener un plaidoyer auprès des autorités pour l’application des résolutions des tribunaux internationaux en matière de justice et de protection des droits des femmes. Elles comptent également intensifier leurs actions de sensibilisation, aussi bien auprès des femmes que des hommes.
Interrogée sur les initiatives menées par leurs organisations, Mme Zerbo a indiqué qu’une visite a été effectuée sur le site de Nioko 2, où un don composé d’une tonne de riz, de vingt cartons de savon et de vêtements a été remis aux déplacés internes.

Selon les statistiques du CONASUR et de l’UNHCR, à la date du 31 mars 2023, le Burkina Faso comptait 2 062 534 personnes déplacées internes (PDI), dont 82% sont des femmes et des enfants (24% de femmes et 58% d’enfants).
Face à ces défis majeurs, le conférencier du jour, M. Aly Sanou du MBDHP, a mis l’accent sur l’importance du renforcement des capacités des participantes en matière de droits humains. Il a également souligné la nécessité d’élaborer des stratégies d’actions communes pour mieux soutenir les femmes déplacées internes et contribuer ainsi à l’instauration d’une paix durable.
Madame Zerbo a par ailleurs lancé un appel à toutes ses camarades afin qu’elles se mobilisent pour faire de cette journée un véritable moment de réflexion et d’engagement en faveur des droits des femmes.
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