Le Centre d’Initiative et d’Appuis au Développement (CIAD) organise les vendredi 18 et samedi 19 avril 2025, deux journées de solidarité sur le site des personnes déplacées internes (PDI) situé au péage de Pabré. Cette initiative visait à allier assistance humanitaire, renforcement de capacités et promotion de l’autonomisation économique des femmes vivant sur le site.
Pendant ces 48 heures, plusieurs activités sont menées. Une caravane de santé a permet la consultation médicale des femmes, des enfants et des hommes, ainsi que la circoncision des enfants n’ayant pas encore bénéficié de cette intervention. Une formation axée sur le développement personnel, économique et financier a été animée au profit des femmes, suivie d’une séance pratique de fabrication de savons. L’occasion a également été saisie pour organiser une vente de produits transformés par les membres de l’association. En plus de cela, des vivres et des kits non-alimentaires ont été remis aux bénéficiaires.




La présidente du CIAD, Raïnatou Ouédraogo, a expliqué que l’initiative s’inscrit dans la continuité des actions menées depuis 2022 auprès des déplacés internes de Pabré. « Ici, sur le site du péage de Pabré, les déplacés internes que nous avons accompagnés depuis 2022, nous connaissons leurs difficultés. C’est une activité que nous avons voulue dans le cadre du renforcement des capacités des femmes pédagogues de l’association, mais aussi pour les accompagner socialement », a-t-elle déclaré. Elle a précisé que la consultation médicale prévoyait une prise des constantes, un passage devant un médecin, suivi de la remise de produits en fonction de l’ordonnance délivrée. « Il y a également une caravane de circoncision pour les enfants ici qui n’ont pas encore eu cette chance », a-t-elle ajouté.

En matière de soutien économique, Raïnatou Ouédraogo a détaillé le contenu des kits remis aux femmes. « Le premier, c’est un renforcement de l’activité commerciale à travers la vente du savon Kabakourou qu’elles-mêmes produisent, et également le détergent Fasi avec lequel nous travaillons depuis longtemps. C’est avec ces activités-là que les femmes font leur commerce, qu’elles se renforcent en capacités financières et ça leur permet de joindre les deux bouts », a-t-elle expliqué. Elle a souligné que l’accompagnement reçu par l’association permet d’augmenter la production et d’élargir le nombre de bénéficiaires. « On a voulu aussi les accompagner en vivres. C’est pourquoi vous voyez le maïs, la farine, un peu de riz. C’est pour les soutenir afin qu’elles puissent tranquillement vaquer à leurs activités commerciales », a-t-elle précisé.
L’événement a rassemblé plusieurs partenaires, dont l’organisation Direct Aid. Brahim Ait Khouya, directeur du centre socio-éducatif Darsalem, a exprimé son admiration pour l’engagement des femmes déplacées. « Ce qui nous a beaucoup motivés, c’est parce que ce sont des PDI. Vraiment, elles ont montré qu’elles travaillent bien pour créer leurs propres activités. Donc c’est très important. On doit les soutenir. Tant qu’elles sont motivées, qu’elles travaillent bien, pourquoi pas ? On va toujours être avec elles », a-t-il affirmé. Il a poursuivi en félicitant les responsables de l’association : « Aujourd’hui, on a vu un peu ce que les femmes font. La fabrication de farine de maïs, de savon, la saponification… tout ça, c’est très important. Ce n’est pas facile aujourd’hui d’être autonome. Mais on a vu un vrai exemple de femmes qui le deviennent malgré leur situation. »

Sur le plan médical, la mobilisation des professionnels de santé a été saluée. Le Dr Zipora Ouédraogo, médecin responsable au centre médical de Pabré, a dirigé les consultations. Elle a expliqué que l’équipe était divisée en plusieurs groupes, certains se chargeant des hommes pendant qu’elle et d’autres collègues s’occupaient des femmes et des enfants. « Nous pensons que c’est une bonne initiative. C’est vraiment encouragé. Nous sommes contents de participer à cette action et d’apporter notre aide », a-t-elle dit. Elle a également alerté sur un problème sanitaire récurrent observé durant les consultations. « Ce matin, j’ai reçu plus de 30 femmes qui avaient des infections avec les mêmes signes. Peut-être que c’est dû à l’hygiène. On a essayé de donner en tout cas ce qu’on connaît pour les aider », a-t-elle ajouté.

En marge des soins et des activités économiques, un moment de sensibilisation et de motivation a été animé par Daouda Maiga, fonctionnaire à la retraite. Il a projeté deux vidéos présentant les parcours de deux femmes battantes, l’une burkinabè et l’autre ivoirienne. « C’est pour montrer à ces femmes PDI que leur situation n’est pas une fatalité et que toute fortune est l’œuvre d’un travail acharné », a-t-il expliqué.

Des bénéficiaires ont aussi exprimé leur gratitude. « Cette initiative est la bienvenue. Nous sommes vraiment reconnaissants, surtout pour les consultations et les médicaments. La question sanitaire est vraiment une panacée pour nous sur le site », a déclaré Sawadogo Issouf. Il a poursuivi : « Nous leur accordons des bénédictions et souhaitons que Dieu leur donne la force de faire mieux ».

Par ailleurs, la présidente du CIAD et les partenaires ont effectué une visite sur le site pour rencontrer les familles déplacées. Des artistes ont assuré l’ambiance avec des pauses musicales appréciées par les participants.




Raïnatou Ouédraogo a indiqué que le CIAD prévoit d’étendre l’initiative à d’autres localités. « Nous sommes ici à Pabré, mais nous devons continuer à Tamissi, et si Dieu le permet, aller à Dapélogo. Sur ces sites aussi, nous avons des membres qui travaillent à renforcer la capacité opérationnelle du centre. Ce que nous faisons ici, nous voulons le reproduire ailleurs pour encourager d’autres femmes à se tenir debout, à se donner les moyens de s’occuper de leur famille et de l’éducation de leurs enfants pour le bien-être collectif », a-t-elle affirmé.
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