Ceci est une déclaration du Syndicat autonome des magistrats du Burkina (SAMAB) à l’occasion de l’an 7 de l’assassinat du juge NEBIE.
Dans la nuit du 24 mai 2014 le Haut Magistrat NEBIE Salifou, juge au Conseil constitutionnel, trouvait la mort tragiquement à Saponé. Il y a déjà sept ans que sa famille attend justice, que le peuple burkinabè attend justice, que le SAMAB attend justice. Sept longues années qui laissent un goût amer à l’attente, des doutes que la vérité soit connue et que justice soit rendue à NEBIE Salifou et à sa famille. Les interrogations naissent, se multiplient et perdurent.
Dans le secret de l’instruction, le juge attend certainement des éléments pour faire bouger les lignes. Mais devons-nous encore rester dans cet attentisme pour longtemps ? Y a-t-il encore des enquêtes qui sont menées, des expertises ou des auditions en cours ? Le juge en charge du dossier rencontre-t-il des difficultés ? Pourquoi n’y a t-il pas de communication sur le dossier ?
En rappel, dans sa déclaration, lors du cinquième anniversaire du décès du camarade Salifou NEBIE, le SAMAB invitait les collègues en charge du dossier à communiquer, à l’attention de l’opinion nationale et internationale, sur l’état d’évolution du dossier parce que le silence tue les dossiers qui durent en instruction. Il réitère, aujourd’hui encore, cette interpellation.
Alfred CAPUS a-t-il raison de dire que :« on peut obtenir la justice pour les autres, jamais pour soi » ?
Nous osons espérer le contraire de cette pensée. L’espérance d’une justice certaine nous fonde à croire que dans les plus courts délais, nous connaîtrons le dénouement de ce dossier.
Le SAMAB, une fois de plus, invite tous ceux qui détiendraient des informations et des éléments sur cette affaire à une collaboration franche et sincère avec les personnes chargées de la conduite du dossier, afin d’accompagner la justice dans la quête de la vérité.
Il rappelle également au Gouvernement qu’il est de son devoir de mettre tous les moyens appropriés à la disposition, non seulement, du juge d’instruction chargé de ce dossier mais aussi de tous les magistrats de l’instruction qui, par manque de moyens, subissent les critiques de l’opinion sur la lenteur des procédures.
A la famille de l’illustre disparu, le SAMAB témoigne toute sa solidarité dans cette épreuve et demeure en union de prières pour le repos de son âme.
Camarade Salifou NEBIE, repose en paix car nous continuons le combat pour que vérité et justice te soient rendues et que Dieu console ta famille et tous ceux qui te portent dans leur cœur.
Ouagadougou le 24 mai 2021
Le secrétaire général
Emmanuel S. OUEDRAOGO