Ce lundi 31 octobre au Monument des héros nationaux à Ouagadougou, le Premier ministre Apollinaire Kyelem de Tambéla, représentant le Président du Faso Ibrahim Traoré, a présidé la cérémonie d’hommage aux victimes de l’Insurrection populaire d’octobre 2014 et du coup d’Etat manqué de septembre 2015.
Cette cérémonie a été marquée essentiellement par le dépôt de gerbes de fleurs en la mémoire des 37 victimes de ces évènements, et l’épellation par ordre alphabétique de leurs noms.

Des membres du gouvernement, des blessés et des parents de martyrs étaient présents à cette cérémonie d’hommage.
Dramane Ouédraogo, président d’honneur de l’association des blessés de l’Insurrection populaire, a laissé entendre que 8 ans après les évènements, rien n’a évolué concernant la prise en charge des blessés. « Il y a des cas d’évacuations auxquels l’Etat n’assiste pas, et où il ne fait pas quoi que ce soit. Ces personnes n’ont rien, à part la décoration de chevalier de l’ordre national », a-t-il souligné, avant de poursuivre : « Là encore, on ne sait pas à quoi cela équivaut, parce que de toute façon, la majeure partie est analphabète ».

« Cependant avec les urgences du pays, on ne peut que taire nos velléités et demander à ce que Dieu nous aide pour que le Burkina aille de l’avant », a ajouté M. Ouédraogo.
Constant Bassolé, une autre victime des évènements d’octobre 2014, est allé dans le même sens que le président d’honneur Dramane Ouédraogo. Il estime que les blessés ne méritent pas d’être traités ainsi.

«…Tantôt, ce sont de maudits sacs de riz qu’on nous donne à chaque anniversaire, pour lesquels on se bat souvent. C’est à la veille de la commémoration-même qu’on nous appelle. J’interpelle le président actuel à ouvrir l’œil, car nous ne pouvons plus accepter que les choses se passent ainsi. Nous voulons être soignés et nourris, car, que peut faire par exemple un agriculteur qui ne peut plus cultiver et qui n’a plus de bras ? » s’est-il exprimé.