Le 15 janvier 2021, le Burkina Faso a franchi la barre des cent morts dus à la Covid-19. Ce jour-là, jusqu’à quatre personnes ont perdu la vie à cause de cette maladie. Les Burkinabè ont baissé la garde, et le virus semble revenir en force. Il faut vite agir.
Au sujet de la Covid-19, l’hécatombe prédite par l’Occident et redoutée par l’OMS n’a pas eu lieu en Afrique. Et l’on prie Dieu et les mânes des ancêtres pour qu’Il nous épargne de ce chaos.
Mais au Burkina Faso singulièrement, l’on observe un relâchement quasi-total dans la prévention de la Covid.
Au début de la pandémie, le Gouvernement avait annoncé des mesures drastiques de fermetures des écoles, de lieux de culte, des marchés, des débits de boisson, et même des frontières. L’économie en avait pris un sacré coup. L’étau a été progressivement desserré. Les activités ont repris, sous la condition que les différents acteurs et les citoyens respectent les mesures barrières.
Cependant, les autorités elles-mêmes seront les premières à enfreindre aux règles qu’elles ont établies, à la faveur de la campagne électorale pour les élections du 22 novembre 2020. Tant et si bien que ces mêmes autorités n’ont plus la crédibilité pour exiger du citoyen lambda le respect des gestes anti-Covid.
Le Burkina enregistre aujourd’hui plus de cent morts. Oui ! Mais les Burkinabè ne peuvent plus se permettre le luxe d’un confinement ou d’une fermeture momentanée de secteurs d’activités.
Ce que le Gouvernement doit faire, c’est avant tout montrer l’exemple, en respectant lui-même les gestes barrière. Ensuite, il faut redoubler d’efforts dans la campagne de sensibilisation sur la maladie.
Les agents de santé et de sécurité, les organisations de la société civile, et toutes les structures étatiques ou privées qui ont commencé la bataille de première heure contre le coronavirus doivent être encouragés à reprendre leur bâton de pèlerin.
On l’a vu dans certains pays, la Covid-19 a des variants. Autrement, le virus sait s’adapter. Notre position de pays tropical n’est donc pas gage d’immunité.
En attendent que le Burkina ait les moyens d’une vaccination à grande échelle, et qu’il puisse mieux prendre soin des malades de coronavirus, il est indispensable d’instaurer la discipline.
De bonnes décisions ont été prises. Il suffit de les mettre en œuvre dans les lieux de grands rassemblements : marchés, écoles, lieux de culte, services,…
Dans son discours du 11 décembre 2020, le Président du Faso, Roch KABORE, insistait sur la nécessité de respecter une discipline collective : « Je réaffirme avec force, qu’aucune Nation ne peut prospérer dans le désordre, l’incivisme, la corruption, le reniement de la Patrie, autant de fléaux qui fragilisent la cohésion sociale et les efforts pour un mieux-être collectif. » Il est donc temps, pour le salut de tous, que le Gouvernement adopte le style de la fermeté. C’est valable, non seulement pour la lutte contre le coronavirus, mais aussi pour les autres grandes luttes que le Peuple mène.
La Rédaction