Jusqu’à mai dernier, la Chine comptait la plus grande partie des opérations et centres de données de la monnaie virtuelle, particulièrement, le Bitcoin, ainsi qu’un environnement attractif pour le minage de la cryptomonnaie, ce qui a menacé le capital de l’énergie électrique de ce pays.
De plus, la Chine était responsable de la production de près de 75% du Bitcoin à l’échelle mondiale, selon des données du Centre de Cambridge pour le Financement alternatif.
Le volume de l’énergie électrique utilisée pour le minage de la monnaie virtuelle suscite les appréhensions de la Chine, dans la mesure où l’énergie utilisée pour l’opération de minage de cette monnaie équivaut aux besoins d’une maison pour cinq millions d’années.
La Chine, pays où le prix de l’électricité est inférieur, en comparaison avec la moyenne mondiale, est préoccupée par le fait de se transformer en un grand et effrayant foyer de pollution, à cause du minage de la monnaie virtuelle.
C’est pour cette raison que la Chine a lancé une campagne pour maîtriser l’anarchie des monnaies virtuelles fabriquées sur son territoire, en interdisant aux institutions financières et autres compagnies impliquées dans cette production d’offrir les prestations liées à la cryptomonnaie.
Imposée au mois de mai dernier, l’interdiction est survenue quelques jours seulement après le lancement par Pékin de la monnaie digitale « Chia », appuyée par la Banque centrale de Chine, ce qui indique que l’interdiction de l’échange des monnaies virtuelles est intervenue sur fond de la commercialisation de la monnaie locale montante.
Le 22 juin dernier, la Banque centrale de Chine a souligné, dans un communiqué, qu’elle avait convoqué plusieurs grandes banques pour leur demander de resserrer leurs procédures face aux monnaies virtuelles utilisées dans les transactions commerciales.
Le Bitcoin en baisse
Immédiatement après cette décision prise par Pékin, le cours des monnaies virtuelles a baissé ainsi que leur valeur sur le marché, qui est passée d’une moyenne de 2,53 trillions de dollars à 1,7 trillion de dollars.
De même, la cryptomonnaie la plus utilisée en Chine, en l’occurrence le Bitcoin, a baissé à une moyenne oscillante entre 35 000 et 39 000 dollars pour l’unité, et ce par rapport à un pic atteint au mois d’avril dernier, à hauteur de 63 mille dollars.
Depuis cette décision, le Bitcoin, à titre d’exemple, n’a pas réussi à regagner son pic atteint auparavant, de même que cette monnaie virtuelle n’a pas dépassé la barre des 42 mille dollars, pour l’unité, ce qui montre indéniablement le poids que représente la Chine dans ce marché.
Le yuan digital est-il vainqueur ?
L’offensive lancée par la Chine contre les monnaies virtuelles ne cible pas uniquement la réduction de l’utilisation de l’énergie électrique, mais aussi la promotion du yuan digital, ce qui représente le principal motif de la position de Pékin.
Selon des données fournies par la Banque centrale de Chine, à la mi-juillet, les transactions impliquant le yuan digital (expérimental) ont atteint, jusqu’à la fin du mois de juin dernier, 34,5 milliards de yuans, soit près de 5,3 milliards de dollars.
La Banque centrale a ouvert à quelques 20,8 millions de personnes, à travers la Chine, des portefeuilles pour le dépôt de la cryptomonnaie, avec plus de 70,7 millions d’opérations.
L’agence de presse « Chine Nouvelle » (Public) a rapporté, en citant le gouverneur de la Banque centrale, Yi Gang, que le yuan digital n’est pas une alternative au yuan fiduciaire, de même qu’il n’est pas un équivalent de la cryptomonnaie, dans la mesure où le Yuan digital officiel est émis par la Banque centrale de Chine, en tant que moyen de paiement complémentaire et non pas alternatif à la monnaie fiduciaire.
– Le minage de la cryptomonnaie
Malgré la publication de récents rapports évoquant la réduction de la quote-part de la Chine dans le marché du minage du Bitcoin, qui a baissé à 46%, au mois d’avril dernier, contre 75% en septembre 2019, il n’en demeure pas moins que le gouvernement de Pékin semble maîtriser la situation en orientant la direction de l’évolution de la cryptomonnaie dans le pays, voire ailleurs au monde.
La part des Etats-Unis sur le marché du minage du Bitcoin s’est élevée, en avril dernier, à 16,8% contre 4,1% seulement en septembre 2019, de même que celle du Kazakhstan est évaluée à 8,2%, tandis que la Russie et l’Iran sont classés respectivement aux quatrième et cinquième rangs.
*Traduit de l’arabe par Hatem Kattou
Agence Anadolu