Une nouvelle espèce de poisson-chat à respiration aérienne, Clarias Monsembulai, a été découverte et décrite scientifiquement dans les affluents du fleuve Congo à l’intérieur et en bordure du Parc national de la Salonga en République démocratique du Congo (RDC), a annoncé, lundi, une organisation internationale.
Le poisson est nommé en l’honneur du Dr Raoul Monsembula, professeur de biologie à l’Université de Kinshasa et coordinateur régional de Greenpeace en Afrique centrale et ancien militant des océans au Sénégal.
« La richesse biologique de la forêt tropicale du bassin du Congo dépasse notre imagination, il est donc difficile d’imaginer à quelle vitesse nous la détruisons », a déclaré dans un communiqué le Dr Raoul Monsembula, qui a collecté la série type de la nouvelle espèce.
« Pour être un scientifique africain aujourd’hui, il faut aussi être un activiste africain – afin d’empêcher que toutes ces espèces connues et encore inconnues ne disparaissent », a ajouté le Dr Monsembula.
La nouvelle espèce, Clarias Monsembulai, vient s’ajouter à une biodiversité déjà trop riche, avec plus de 10 000 espèces végétales, 400 espèces de mammifères, 1 000 espèces d’oiseaux et 1 250 espèces de poissons.
Le Clarias Monsembulai s’ajoute également à plus de 128 espèces de poissons déjà identifiées dans le parc national de la Salonga, site du patrimoine mondial de l’UNESCO et la plus grande réserve de forêt tropicale humide d’Afrique.
Aussi, cette découverte intervient après 40 ans sans qu’aucune nouvelle espèce de Clarias ne soit décrite.
« Il fait partie du genre Clarias des poissons-chats à respiration aérienne, connu dans toute l’Afrique et l’Asie tropicale avec 60 espèces actuellement reconnues, dont 31 sont endémiques des eaux douces africaines », précise l’ONG environnementale internationale Greenpeace.
Les projets d’exploitation des blocs pétroliers dans le parc national de la Salonga ont récemment été abandonnés par les autorités, mais une récente vente aux enchères de 30 blocs pétroliers et gaziers en RDC menace au moins 13 zones protégées, dont le parc national des Virunga, un autre site du patrimoine mondial de l’UNESCO, d’après l’ONG militante.
« Partout où la nature en RDC est menacée par la pollution et l’extractivisme, les communautés humaines sont déplacées, appauvries et dépouillées de leurs traditions locales. Nous, Homo Sapiens, ne prospérerons jamais en exterminant toutes les autres espèces », a déclaré le Dr Monsembula.
Agence Anadolu