Ce 14 février 2021, des citoyens des milieux urbains célèbrent la traditionnelle Saint Valentin, fête des amoureux. A Djibo, ville symbole de la crise sécuritaire qui sécoue le Burkina depuis 5 ans, comment vit-on l’amour?
Selon des sources que nous avons jointes à Djibo, les Djibolais ne connaissent pas la Saint Valentin, et ne la célèbrent donc pas. Seuls quelques fonctionnaires commémorent cette date à leur manière.
Mais les mariages, manifestations solennelles de l’amour, ont été adaptés à la situation sécuritaire.
Il y a quatre ans, le prédicadeur radical Malam DICKO et son équipe se sont élevés contre la manière dont les mariages religieux étaient célébrés jusque-là. Pour eux, entre autres, le mariage ne devrait pas s’étendre à la nuit. Le baptême, lui, ne nécessiterait pas la présence de monde, en déhors des deux parents et du nouveau-né. Ceux qui enfreignaient ces principes encouraient des représailles.
A cela se sont ajoutées les contraintes de l’Etat d’urgence et des couvre-feux : pas de grands regroupements, mouvements limités, horaires d’activités réglementés. Du coup, les mariages se font sobrement, souvent dans l’intimité.
Les déplacés internes, eux, ont pour préoccupation, le fait de pouvoir se nourir et pouvoir retourner chez eux. « Ceux qui sont dans les camps de déplacés ont vraiment la tête à leurs terres d’origine. Ceux qui sont dans des familles d’accueil, par contre, arrivent à se marier et à mener une vie à peu près normale », nous confie une de nos sources.
Après tout, le plus grand amour, c’est l’amour du prochain, lequel passe par la paix des coeurs. Et c’est le souhait ardent des Djibolais.