Après les hésitations et les spéculations autour de son report ou non, la 33e Coupe d’Afrique des Nations (CAN) aura bel et bien lieu en terre camerounaise, du 09 janvier au 06 février 2022. Le pays de Samuel Eto’o et de Roger Milla a longtemps attendu cette biennale du football africain, après l’avoir accueillie pour la dernière fois en 1972. Le pays a donc mis les bouchées doubles pour offrir au continent une «CAN sucrée». La ferveur constatée à la coupe du monde brésilienne en 2014 a d’ailleurs démontré que les compétitions de football ont toujours été une réussite quand elles sont abritées par les nations de football. Et le Cameroun est une grande nation du football africain avec ses 05 trophées glanés en coupe d’Afrique (seul l’Égypte fait mieux avec 7 trophées). Il ne fallait donc pas se raconter ce grand événement sportif qui s’annonce en grande pompe. Et bien! Nos Etalons seront au rendez-vous. La bande à Kamou Malo a déjà embarqué pour Abou Dhabi pour le stage de préparation, en entendant le début de la compétition. Les enjeux sont de taille, mais nous pouvons les relever.
Après avoir acquis sa qualification avec brio pour la CAN 2021, le Burkina Faso a été logé dans le groupe A pour la phase finale de la compétition, au tirage au sort. Le pays des hommes intègres sera accompagné du Cap Vert, de l’Éthiopie et du pays organisateur et favoris du groupe, le Cameroun, avec qui il donnera le coup d’envoi de la compétition le 09 janvier.
Les bookmakers ont déjà établi leur liste des potentiels vainqueurs de cette Coupe d’Afrique, et dans ces données, le Burkina Faso n’est pas bien côté. Les équipes comme l’Algérie et le Sénégal sont présentées comme les ultimes favoris, suivies des nations comme l’Égypte, le Cameroun, la Côte d’Ivoire ou le Nigéria. Le Burkina est rangé parmi les gros outsiders.
Le football est un sport qui a subi de nombreuses innovations, notamment au niveau statistiques et évaluation des performances. Mais l’adage qui dit que «le football n’est pas mathématique» a toujours résisté face à ces nombreuses innovations. Aucune étude ne permet de déterminer le gagnant d’un tournoi de football avant l’heure. Les Etalons ont donc leur carte en main et gardent toute leurs chances pour la victoire finale, au même titre que les équipes dites favoris.
Si le Président de la Fédération burkinabè de football est resté énigmatique sur les ambitions réelles de notre 11 national au Cameroun, force est de constater qu’après la médaille d’argent en 2013 et celle de bronze en 2017, le niveau d’exigence du public est devenu encore plus important. Une moindre performance sera donc moyennement appréciée par les supporters. Surtout avec les derniers résultats encourageants du coach Malo.
Arrivé à la rescousse de l’équipe après l’échec de Paulo Duarte à la qualification de la CAN 2019, Kamou Malo avait pour mission de rajeunir l’équipe, de lui permetttre de se qualifier pour la CAN 2021 et d’y faire bonne figuration. Le technicien burkinabè a pu négocier les deux premiers pans de son défi, malgré les nombreuses critiques à son début.
Le Burkina Faso présentera donc une jeune équipe avec quelques anciens comme Adama Guira, Issoufou Dayo, et de jeunes expérimenté comme Hervé Koffi Kouakou, Blati Touré, Cyrille Bayala et Bertrand Traoré.
Dans la dynamique de renouvellement de l’équipe, plusieurs jeunes talentueux ont pu avoir leurs chances. Ils se sont imposés et sont devenus incontournables dans le système de jeu de Kamou Malo. Il s’agit de Edmond Tapsoba, Issa Kaboré, Gustavo Sangaré et Abdoul Fessal Tapsoba.
Malgré l’absence de Frank Lassina Traoré (blessé) l’équipe dispose d’un effectif à même de garantir une bonne prestation à cette CAN.
L’autre enjeu est le contexte que vit le Burkina Faso, avec le terrorisme et son lot de désolations. Le Premier Ministre, Lassina Zerbo, l’a d’ailleurs rappelé lors de l’audience avec l’équipe, le 26 décembre dernier : « Notre priorité, c’est la sécurité ». Cet état de fait pourrait donc limiter les actions de soutiens habituellement consacrées aux Etalons en temps de paix. Le Premier Ministre avait également souligné l’importance du football dans la reconstruction du tissu social. Sans être une priorité, la victoire à cette coupe d’Afrique est donc un instrument qui contribuera d’une manière où une autre, à appuyer l’action de la lutte sécuritaire qui est la priorité.
Le peuple burkinabè, après ces derniers temps cauchemardesques et ces échecs subis, a besoin d’une lueur d’espoir. Un accomplissement qui pourrait remonter le moral des victimes, galvaniser les combattants et susciter l’espoir pour le peuple tout entier. C’est donc là que réside la motivation première de nos ambassadeurs à cette CAN.
La Rédaction