[EDITO] Ne laissez nulle part où l’Armée ne passe et repasse !

« Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’Août. Creusez, fouillez, bêchez ; ne laissez nulle place où la main ne passe et repasse ! » : Ce sont des mots que souffla le riche laboureur à ses enfants, dans une des célèbres fables de La Fontaine. C’était le secret d’une bonne moisson, l’origine d’un miracle. Dans cette guerre que nous menons contre le terrorisme, il est important de couvrir tout le territoire, d’aller au charbon, de chasser du terroriste dans les coins et recoins du pays. Et si nous sommes lents à l’attaque, nous risquons beaucoup. Car, l’hésitation coûte cher, comme le dit un adage militaire. Dans ce sens, le Président Ibrahim Traoré a vu juste, et a eu le courage de dire une pure vérité.

Depuis l’ère Kaboré, tous se posaient cette question : le problème de nos armées se limite-il au matériel, à la logistique ou aux moyens financiers ? Et voici que l’actuel chef suprême des Armées, le Capitaine Ibrahim Traoré, a confirmé qu’à côté des vaillantes Forces de défense et de sécurité (FDS) qui se battent avec abnégation pour sécuriser le Burkina, il y en a d’autres qui boudent le front.
Un proverbe mossi dit qu’il faut vendre sa maladie pour espérer en avoir le remède. La grande muette couve, certes des secrets, mais il faut bien prendre à témoin le peuple burkinabè de ce qu’il y a des blocages dans cette grosse machine.

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Et la décision de IB de remercier ceux qui refusent de combattre ne souffrent d’aucun débat. Nous n’avons pas le droit de jouer avec l’avenir de ce pays, l’avenir de nos enfants. Si quelqu’un, à quelque niveau que ce soit, occupe une fonction sans en jouer le rôle, il devient un fardeau dont il faut vite se décharger.

Mais il faut le souligner avec véhémence : le boycott actif et la passivité de certaines de nos FDS n’ont pas commencé aujourd’hui. Inata, Arbinda, Solhan, Seytenga et Gaskindé sont toujours vivaces dans les mémoires. Et jusqu’à présent, aucune responsabilité n’a été située.
A un moment, il va falloir dire « stop », et penser enfin à ce pays.
Quid des officiers milliardaires et affairistes qui continuent de circuler, gênés néanmoins qu’ils sont du fait de l’austérité qui caractérise la Transition ?

Et il y a justement cet audit entamé dans l’Armée par l’Autorité Supérieur de Contrôle d’Etat et de Lutte Contre la Corruption (ASCE / LC), après la carte blanche donnée par le Président du Faso. C’est une première, ce coup de pieds dans la fourmilière en treillis. C’est courageux, de la part du Président du Faso, ainsi que du Contrôleur général d’Etat et son équipe. Les menaces de mort sont-elles liées à cet audit, ou plutôt aux fouilles minutieuses dans la gouvernance politique passée ?
Toujours est-il qu’aucun cheveu de Kouthon Nion et de ses hommes ne doit être touché. Pour une fois, il faut aller au fond de la marmite et racler ce qui doit l’être. Sans état d’âme. C’est le prix du renouveau.

La Rédaction
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