Le Sénat français lance ce jeudi une série d’auditions dans le cadre d’une mission d’information sur le dérapage des finances publiques, a rapporté la presse locale.
Le premier à passer devant la commission des Finances de la chambre haute est l’ancien ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire. Il est interrogé ce jeudi matin sur sa gestion du budget de la France durant ses sept années à Bercy, alors que le déficit public atteindra 6,1% du PIB en 2024 selon le nouveau gouvernement, contre les 4,4% initialement prévus dans le budget de l’État, réévalués à 5,1% en avril.
Accusé d' »insincérité budgétaire » par une partie de la classe politique, Bruno Le Maire s’en est toujours défendu, imputant la situation notamment aux soutiens massifs déployés par le gouvernement durant la crise du Covid-19 et à des recettes fiscales décevantes. Selon Franceinfo, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances, a reconnu ce jeudi matin devant les sénateurs « une grave erreur technique d’évaluation des recettes dont nous payons le prix », réfutant toute « dissimulation » ou « volonté de tromperie » sur la situation budgétaire.
Le Maire sera suivi dans l’après-midi par l’ex-ministre des Comptes publics Thomas Cazenave. Gabriel Attal, l’ancien Premier ministre, passera devant la commission, à son tour, demain vendredi, alors que sa prédécesseure à Matignon, Elisabeth Borne, sera auditionnée le 15 novembre courant.
« Il est normal d’essayer de comprendre ce qu’il s’est passé, les responsabilités de chacun. Il faut que chacun assume et dise comment la situation a été vécue », au sein du gouvernement, a expliqué le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson (Les Républicains), relayé par Le Figaro.
Husson pilote cette mission d’information avec le président de la commission des Finances de la chambre haute, Claude Raynal (Parti socialiste).
A noter qu’à la mi-octobre dernier, les députés de la commission des finances à l’Assemblée nationale avaient soutenu, à l’unanimité, la demande de voir octroyer à leur commission les pouvoirs d’une commission d’enquête, afin de rechercher et d’examiner les causes du dérapage budgétaire. Les travaux de l’instance devraient débuter fin novembre ou début décembre, une fois que l’Assemblée aura achevé la première lecture du projet de loi de finances pour 2025.
Agence Anadolu