Les rues de la capitale française ont été le théâtre d’une nouvelle mobilisation étudiante ce jeudi 13 mars. Plusieurs milliers d’étudiants ont manifesté contre les coupes budgétaires qui frappent l’enseignement supérieur, dénonçant un choix politique en faveur du réarmement au détriment des universités.
Derrière des banderoles et des drapeaux syndicaux, les slogans étaient sans équivoque : « Du fric pour les facs, pas pour l’armée » et « 630 millions en moins pour nos études, 3,3 milliards en plus pour la défense ».
Les étudiants protestent contre la suppression de financements pour les universités dans le cadre du budget 2025, une décision qui pourrait, selon eux, fragiliser encore davantage un secteur déjà en tension.
Par voie de communiqué, plusieurs organisations étudiantes, dont Le Poing Levé et l’UNEF, ont dénoncé un « choix politique injustifiable » qui met en péril l’accessibilité à l’enseignement supérieur et menace la survie de certaines filières, notamment en sciences humaines et sociales.
La mobilisation, amorcée dès le mois de janvier sur plusieurs campus, prend de l’ampleur. À Rennes 2, où le mouvement a été particulièrement fort, des assemblées générales réunissant plusieurs centaines d’étudiants ont précédé l’occupation d’un bâtiment universitaire en février. La présidence de l’établissement avait alors opté pour une fermeture administrative temporaire, une mesure dénoncée par les étudiants comme une tentative d’étouffement du mouvement.
À Paris, les étudiants de l’Université Paris-Cité sont également en première ligne. En plus des restrictions budgétaires, ils contestent un projet de réforme qui pourrait transformer l’établissement en « grand établissement », une classification permettant d’augmenter les frais d’inscription et de déroger au code de l’éducation. Selon les étudiants mobilisés, cela marquerait un pas supplémentaire vers la privatisation de l’université.
Le mouvement dépasse par ailleurs la seule question budgétaire. À Montpellier, des étudiants demandent la fin des partenariats entre leur université et des établissements israéliens, dénonçant leur implication dans la colonisation des territoires palestiniens.
Face à cette contestation grandissante, les autorités universitaires et le gouvernement adoptent une position ferme. À Rennes, plusieurs étudiants ont été interpellés lors d’une manifestation récente, et des interventions policières ont eu lieu sur d’autres campus, notamment à Lille et à Sciences Po Paris.
Les organisations étudiantes appellent à poursuivre la mobilisation dans les semaines à venir.
Agence Anadolu
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