« Il est illusoire de penser que, divisée, notre nation sera suffisamment forte pour gagner la guerre » (REFERENCES)

Ceci est une déclaration du Réseau des Femmes pour la Réconciliation Nationale, la Cohésion et l’Equité Sociale (REFERENCES) sur la situation nationale. Elle est parvenue à notre rédaction ce 11 janvier 2023.

Le Burkina Faso est plongé, depuis 2016, dans une crise sécuritaire, humanitaire et politique d’une extrême gravité. Le tissu social fortement fissuré s’est davantage détérioré ces derniers mois avec la diffusion de discours haineux, violents radicaux et ethnicistes. Pour la première fois au Burkina Faso, des individus, à visage découvert, menacent de s’en prendre à l’intégrité physique d’autres citoyens sur la base de leurs opinions, et ce, dans une totale impunité. C’est dans ce contexte qu’est survenue à Nouna dans la nuit du 30 au 31 décembre dernier l’ignoble assassinat de 28 citoyens burkinabé sur fond de stigmatisation ethnique. Notre Réseau condamne avec la dernière énergie cette barbarie meurtrière inadmissible qui met à mal notre vivre ensemble. REFERENCES exhorte les autorités judiciaires et politiques à tout mettre en œuvre afin que l’enquête initiée soit conduite avec la plus grande diligence possible. En effet, le non aboutissement à ce jour de l’enquête sur la tuerie de Yirgou, similaire à celle de Nouna, sème le doute dans l’esprit de nombreux Burkinabé quant à la manifestation de la vérité sur ce nouveau drame.

Nous encourageons le gouvernement à remettre sur les rails le processus de réconciliation et de cohésion sociale dont les jalons avaient été posées par le Ministère dédié à cette cause, dans une dynamique participative impliquant les communautés à la base et toutes les composantes de la société burkinabé. Il est en effet illusoire de penser que, divisée, notre nation sera suffisamment forte pour gagner la guerre sans merci qu’elle livre contre le terrorisme. Nous invitons avec insistance les organisations de la société civile à faire preuve de tempérance et de responsabilité dans l’exercice de la liberté d’expression de sorte à respecter les valeurs cardinales de laïcité de notre Etat et de cohabitation pacifique entre les religions et les ethnies qui ont toujours constitué le ciment de notre vivre ensemble.

Nous recommandons qu’une priorité absolue soit accordée à l’inclusion de toutes les composantes socioprofessionnelles et politiques du pays, afin de fédérer les intelligences et les énergies de tous les fils et filles du Burkina Faso dans la recherche de solutions à la grave crise multidimensionnelle qui menace la survie même de notre nation.

Ensemble, nous relèverons le défi de léguer aux générations futures un Burkina Faso unifié, réconcilié et prospère.

La Présidente

Gifty NARH GUIELLA