Journée mondiale de l’eau : la ministre Maminata Traoré alerte sur les dangers des pollutions multiformes

Ceci est le message de la Ministre de l’Environnement, de l’Energie, de l’eau et de l’Assainissement du Burkina Faso à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Eau 2022.

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Chaque 22 mars, la Communauté internationale célèbre la Journée Mondiale de l’Eau. En effet, sur recommandation de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement (CNUED), l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté le 22 décembre 1992 une résolution déclarant le 22 mars 1993, la première Journée Mondiale de l’Eau (JME). Cette journée met l’accent sur l’importance de l’eau douce et plaide pour sa gestion durable afin de lutter contre la crise mondiale de l’eau et de favoriser l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) N°6 notamment « l’eau et l’assainissement pour tous d’ici 2030 ».

La célébration de cette journée est une occasion pour le Burkina Faso d’avoir une pensée pour les populations vulnérables qui éprouvent des difficultés à avoir accès à l’eau potable malgré les efforts consentis par l’Etat, en particulier, nous exprimons toute notre compassion à l’endroit des milliers de déplacés internes dans les différentes régions de notre pays qui de plus en plus sont confrontés à l’insuffisance de cette ressource vitale.

En cette année 2022, la journée mondiale de l’eau est célébrée sous le thème « Eaux souterraines : Rendre l’invisible visible ». Dans notre contexte sahélien, les eaux souterraines se présentent comme une alternative aux stress hydriques et de développement durable. Pour cette ressource rare et face à l’incertitude liée aux changements et à la variabilité climatique, ces ressources en eaux souterraines sont de plus en plus au cœur de la demande en eau pour l’eau potable et la production agricole. On note cependant que cette ressource en eaux souterraines reste très peu connue. Cette insuffisance dans la connaissance de ces eaux au niveau national est à l’origine des nombreuses difficultés en matière de mobilisation et de gestion. Pour résoudre durablement cette difficulté, mieux maitriser et connaitre la ressource en eaux souterraines, le Burkina Faso s’est résolument engagé avec l’appui de ces partenaires à mettre en œuvre des projets de développement dont le plus vaste est le « Programme d’Approvisionnement en Eau et Assainissement » (PAEA). Ce programme, financé par la Banque mondiale, mis en œuvre depuis 2019, d’un coût global de plus de cent cinquante milliards de francs CFA a un volet dédié à l’amélioration de la connaissance, du suivi et de la gestion des eaux souterraines.

L’ensemble des actions en cours va permettre plus spécifiquement, l’amélioration de l’accès à des informations fiables sur les ressources en eau à travers la réalisation d’études et de travaux pour (i) le renforcement des connaissances et du suivi des eaux de surface ; (ii) le renforcement des connaissances et du suivi des eaux souterraines et (iii) l’opérationnalisation du Système National d’Information sur l’Eau.

A terme donc, le pays disposera d’une cartographie précise des potentielles zones aquifères, d’une connaissance plus fiable et approfondie du potentiel en eaux souterraines et de surface. Cette connaissance en eaux souterraines permettra une meilleure mise en œuvre de l’approche AEP-Multi-villages qui va garantir aux populations l’accès universel à l’eau potable. La présente journée dédiée aux « eaux souterraines » doit donc nous interpeller sur la préservation/protection des zones de recharge et leurs vulnérabilités aux pollutions multiformes notamment celles liées à l’orpaillage et aux rejets industriels non contrôlés.

L’eau étant un facteur de tout développement durable, je voudrais inviter l’ensemble des acteurs à œuvrer pour sa protection et l’amélioration de sa connaissance.

Bonne célébration à tous !

La Ministre de l’Environnement, de l’Energie, de l’Eau et de l’Assainissement

Dr Maminata TRAORE / COULIBALY

Chevalier de l’Ordre des Palmes Académiques