La Journée mondiale de lutte contre le SIDA (JMS) célébrée chaque 1er décembre est une occasion annuelle pour sensibiliser à la pandémie de VIH/SIDA et évaluer les progrès réalisés. À l’occasion d’une conférence de presse tenue ce mardi 3 décembre 2024, Dr Seydou Ouattara, Secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le SIDA et les IST (CNLS-IST) entouré de ses collaborateurs, a présenté les priorités nationales et mondiales pour cette édition.
Le thème mondial de cette année, « Suivons le chemin des droits », a trait à l’importance des droits humains dans la lutte contre le VIH. Selon l’ONUSIDA, « les progrès substantiels dans la lutte contre le VIH sont directement liés à la protection des droits humains. Ces avancées renforcent également le droit à la santé et les systèmes de soins». Cependant, les défis demeurent :
- 9,3 millions de personnes vivant avec le VIH n’ont pas accès aux traitements.
- Chaque jour, 570 jeunes femmes et filles contractent le VIH.
- Les femmes de 15 à 24 ans en Afrique subsaharienne sont trois fois plus exposées que leurs homologues masculins.
Sous le thème national, « Ensemble pour des services VIH inclusifs », le Burkina Faso met l’accent sur l’équité et l’accès aux services essentiels malgré les défis sécuritaires et humanitaires. Dr Seydou Ouattara a expliqué que « les contraintes actuelles ont fait émerger de nouvelles priorités, notamment l’élargissement de la gratuité des soins et l’intensification des efforts pour la prévention chez les jeunes et les groupes vulnérables »
Pour Dr Ouattara, les priorités nationales incluent plusieurs points. Il s’agit notamment de :
- Assurer la disponibilité des intrants dans les zones à fort défi sécuritaire.
- Renforcer la lutte contre la transmission mère-enfant (PTME).
- Sensibiliser les adolescents et jeunes sur les moyens de prévention combinée.
- Impliquer les Forces de défense et de sécurité (FDS) dans les actions de prévention.
En 2023, la prévalence du VIH au Burkina Faso était de 0,6 %, avec une légère différence entre les femmes (0,7 %) et les hommes (0,4 %). Malgré des avancées dans le dépistage (86 % des cas positifs identifiés) et le traitement (86 % des personnes diagnostiquées sous ARV), seulement 53 % des patients avaient une charge virale indétectable.
À cet effet, le secrétaire permanent a souligné que « la réduction des obstacles liés aux droits humains est essentielle pour permettre à toutes les populations, notamment les plus vulnérables, d’accéder à des services de qualité sans discrimination».
Le directeur pays de l’ONU SIDA, Dr Joy Backory, a souligné qu’il y a eu des révolutions dans le traitement de la maladie et notamment grâce aux nouvelles technologies. “De 22 comprimés trois fois par jour, il y a eu une évolution jusqu’à des traitements de 2 injections par année”. Il a cependant appelé à plus d’actions pour pouvoir disponibiliser ces types de traitement dans tous les pays. Pour l’instant, la production de ces injections n’est pas généralisée. Pour le moment, au Burkina et dans la majorité des autres pays, le traitement par ARV est d’un comprimé par jour.
Prévue pour le jeudi 5 décembre 2024 à Ouagadougou, la cérémonie officielle sera marquée par un discours du Chef de l’État, représenté par la ministre en charge de la solidarité nationale. Des témoignages de personnes vivant avec le VIH (PVVIH), des décorations pour les acteurs de la lutte et des récompenses pour les structures performantes en PTME et PECM seront au programme.
Des activités de dépistage, de sensibilisation et de communication se poursuivront dans toutes les régions, sous la coordination des antennes régionales du SP/CNLS-IST.
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