Les autorités congolaises et belges ont décidé de rapatrier, le 21 juin courant, en République démocratique du Congo (RDC), les reliques du premier chef de gouvernement congolais Patrice–Emery Lumumba, père de l’indépendance de cette ancienne colonie belge (1908 – 1960).
Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo se rendra prochainement à Bruxelles afin de participer, le 21 juin, à la cérémonie de récupération des « reliques ».
Le weekend dernier, le gouvernement a prévu une tournée avec ces reliques à travers les villes de Lumumba (dans la province de Sankuru, centre de la RDC), Kisangani (nord-est) et Shilatembo (Haut-Katanga, dans le sud-est où Lumumba fut été assassiné en janvier 1961).
Le programme initial prévoyait l’arrivée à Kinshasa du roi des belges, Philippe II, pour l’inhumation des reliques, mais la présidence a annoncé, mardi, que le roi des Belge ne fera plus le déplacement de Kinshasa.
« Toutefois, le programme des manifestations relatives au rapatriement et à l’inhumation des reliques du héros national Patrice-Emery Lumumba est maintenu. Le Président de la République, se rendra en Belgique pour récupérer personnellement les reliques du héros national en vue d’un enterrement dans sa terre natale », précise la présidence congolaise.
Dans un communiqué parvenu à l’agence Anadolu, Kinshasa annonce que Tshisekedi « a eu un entretien téléphonique avec sa majesté Philipe II, roi des Belges » qui lui a annoncé qu’en « raison des circonstances sanitaires tant en RDC qu’en Belgique et des restrictions liées à cette situation », il a été décidé de « reporter le voyage de sa majesté le roi à Kinshasa dans le cadre des célébrations des 61 ans d’indépendance », de la RDC.
Lumbumba fut un Premier ministre éphémère. Il a été assassiné le 17 janvier 1961, quelques mois après l’indépendance de l’ex-Congo belge, devenu par la suite Congo, puis Zaïre avant de devenir la République démocratique du Congo.
Officiellement, les reliques sont constituées d’une dent de Lumumba. Les conditions de son assassinat n’ont jamais été élucidées, mais en 2000, le Brugeois Gérard Soete, un ex-commissaire de police, chargé de mettre en place une « police nationale » dans la région du Katanga, avait révélé avoir fait disparaître à la scie et à l’acide le corps du martyr congolais après « s’être saoulé pour se donner du courage ».
Le policier belge de 80 ans avait rendu l’amé le 9 juin 2000.
Bien avant, il avait affirmé avoir pris un bateau pour aller jeter deux dents dans la mer du Nord, et « ne plus jamais entendre parler de cette histoire ».
Une seule dent de Lumumba réapparaît en 2016 dans le magazine Humo, qui avait interviewé la fille de Gerard Soete.
Une perquisition de la police avait permis à la justice de mettre la main sur la relique, mais nul ne sait ce qu’il est advenu de la seconde dent.
L’unique dent de Lumumba à la disposition des autorités belges sera enterrée avec honneur à la place Échangeur à Kinshasa où se trouve sa statue.
Agence Anadolu