La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali a appelé à la « libération immédiate et inconditionnelle du Président et du Premier ministre » maliens, conduits « sous escorte » par les forces militaires à la base de Kati (à 15 km de Bamako).
La Minusma a lancé son appel via sa page officielle sur Twitter, lundi dans la soirée, à peine quelques heures de la publication d’informations non encore officielles sur un présumé nouveau coup d’Etat au Mali.
« Nous suivons avec attention les événements et restons engagés en appui à la Transition. Nous appelons au calme et exigeons la libération immédiate et inconditionnelle du Président et du Premier ministre. Ceux qui les détiennent devront répondre de leurs actes », a écrit la mission onusienne.
Plus tôt dans l’après-midi de ce lundi, le Premier ministre Moctar Ouane a annoncé, sur la télévision d’Etat, la nouvelle équipe gouvernementale, suite à quoi, des militaires sont venus « l’escorter » ainsi que le président de la transition Bah N’Daw, vers le camp militaire de Kati, d’où était parti le coup d’Etat militaire ayant renversé l’ancien président Ibrahim Boubaker Keita, le 18 août 2020.
Les deux dirigeants ne sont pas ressortis du camp militaire jusqu’à 20h GMT, laissant libre-cours aux interprétations d’un éventuel nouveau coup d’Etat.
D’après des médias locaux dont « Studio Tamani » (Indépendant) et des conseillers à la primatures préférant garder l’anonymat, le Président et son Premier ministre auraient été forcés par des éléments des Forces armées maliennes de se rendre à Kati.
Mais, d’autres sources évoquent qu’il s’agirait d’un acte de mécontentement de l’ancien Comité national pour le salut du peuple (CNSP) suite à l’éviction de deux de ses éléments influents remplacés dans la nouvelle équipe formée par Moctar Ouane.
Il s’agit des colonels Sadio Camara, qui tenait le ministère de la Défense et Anciens combattants et Modibo Koné, ancien ministre de la Sécurité et de la protection civile.
Selon des informations non officielles, relayées par les médias locaux et les réseaux sociaux, les militaires exigeraient la démission du Premier ministre Moctar Ouane et la désignation d’un nouveau chef de gouvernement « pro-militaire », condition que le président N’Daw refusait.
Pas de déclaration officielle jusqu’à 22h GMT.
Agence Anadolu