L’ambassade, mission permanente du Burkina Faso à Abuja, a attiré vendredi l’attention du public burkinabè, et de la jeunesse en particulier, sur l’existence d’un vaste réseau d’arnaques et de traite des personnes ayant déjà fait de nombreuses victimes dans la sous-région.
« L’ambassade a été saisie à plusieurs reprises par des jeunes Burkinabè victimes d’arnaques et de séquestration par des individus résidant au Nigéria, plus précisément dans certaines localités de la périphérie d’Abuja, la capitale fédérale », a indiqué l’ambassade dans un communiqué publié mercredi par les services de communication du ministère en charge des Affaires étrangères.
Selon le document, des jeunes ont pu s’échapper des mains de leurs ravisseurs et ont fait l’objet de rapatriement par l’ambassade. Cependant, un grand nombre de personnes se trouvent toujours en séquestration, regrette ledit document.
Le mode opératoire de ces individus, qui se cachent derrière des activités de marketing social, consiste à proposer à leurs cibles de leur obtenir un visa d’entrée dans les pays d’Europe ou pour les États-Unis ainsi qu’un emploi bien rémunéré, explique la note.
Ils passent par les proches des personnes déjà victimes et gardées dans leurs locaux au Nigéria. Ces derniers font croire aux cibles qu’ils sont déjà en Europe en leur envoyant des photos prises dans certains hôtels de la place, ajoute-t-elle.
« Une fois la confiance établie, les cibles décident de postuler pour le visa. Lesdits individus communiquent alors le montant à leur payer et un compte sur lequel le transfert doit être effectué », précise-t-elle.
« En général, il s’agit d’un compte Orange Money du Burkina Faso ou d’un autre compte dans un pays voisin. Ils facilitent ensuite le voyage par la route en mettant les victimes en contact avec d’autres complices se trouvant dans des pays qu’elles vont traverser avant d’arriver à Abuja », fait savoir le document.
À leur arrivée à Abuja, les victimes sont récupérées par des individus et amenées dans leurs locaux. C’est à partir de là que celles-ci se rendent compte qu’elles ont été arnaquées et séquestrées dans des conditions exécrables, confie le même document.
La même source mentionne que lesdits individus leur proposent alors de travailler avec eux à travers des formations en marketing social afin de devenir riches. Mais pour ce faire, il leur faudra à leur tour user du même stratagème pour faire venir au moins quatre proches chacun, parents ou amis qui leur font confiance, en leur faisant croire qu’elles (les victimes) sont déjà dans un pays européen avec un emploi bien rémunéré.
« Le réseau compte en son sein des Burkinabè et d’autres nationalités et procède ainsi pour perpétuer le cycle d’escroquerie à grande échelle », regrette-t-il.
En conséquence, la mission permanente du Burkina Faso à Abuja « sensibilise la jeunesse burkinabè sur le risque élevé que courent ceux qui entendent passer par ces types de réseaux pour émigrer et les invite à faire preuve de beaucoup de prudence et de vigilance ».
Agence d’information du Burkina