Le Tchad crée une commission spéciale pour annuler les accords militaires avec Paris

Le Tchad a créé, mercredi 4 décembre, une commission spéciale chargée de piloter la résiliation de l’accord militaire entre Paris et N’Djamena, avec un ‘’retrait ordonné des engagements bilatéraux’’, rapporte Le Monde. Présidée par le ministre tchadien des Affaires étrangères, cette commission a pour mission de ‘’notifier officiellement la dénonciation de l’accord de coopération militaire (…) auprès des autorités françaises par voie diplomatique’’, précise un arrêté signé par le premier ministre.

Selon le texte de l’arrêté, la commission spéciale devra ‘’élaborer un plan de travail pour la cessation des obligations prévues par la convention, identifier et gérer ses aspects juridiques, sécuritaires et logistiques’’, mais encore, se ‘’coordonner avec le partenaire français pour garantir un retrait ordonné des engagements bilatéraux’’.Conformément à cet accord, le délai de résiliation est de six mois à compter de la notification. Le Tchad, dernier pays du Sahel à abriter des militaires français, a annoncé le 28 novembre sa décision de mettre un terme aux accords de sécurité et de défense qui le liait à la France depuis la fin de l’époque coloniale.Le Tchad, qui abrite un millier de militaires français sur trois bases, dit avoir pris cette décision au nom de la ‘’souveraineté’’ à la suite d’une ‘’évaluation minutieuse’’.

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Cette décision a été annoncée quelques heures après une visite du chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot. De son côté, Paris a ‘’pris acte’’ de cette décision dans l’attente d’un ‘’dialogue pour la mise en œuvre’’.‘’Cette décision de rupture ne constitue en aucun cas un rejet de la coopération internationale ni une remise en question de nos relations diplomatiques avec la France’’, a expliqué le président tchadien, Mahamat Idriss Déby, rejetant l’idée d’une ‘’logique de remplacement d’une puissance par une autre’’.

La rupture entre le Tchad et la France intervient après le retrait forcé des forces françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Désormais, c’est le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye qui demande à la France de fermer ses bases militaires au Sénégal, dont la présence est incompatible selon lui avec la souveraineté sénégalaise.

Agence Anadolu