Les propos du ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin sur le droit du sol, prononcés dimanche depuis Mayotte, ont provoqué la réaction des Comores qui l’ont appelé à faire preuve de discernement et de retenue.
En effet, en visite à Mayotte, le ministre français de l’Intérieur et des Outre-Mer, Gérald Darmanin, a appelé dimanche à « suspendre le droit du sol » de l’île pour y freiner l’immigration clandestine « en provenance des Comores ».
Dans le 101e département français, Mayotte, le ministre de l’Intérieur a supervisé la mise en place de nouveaux moyens aériens et maritimes de lutte contre la migration clandestine.
« La hausse continue des moyens techniques et humains ne suffira pas », a déclaré Gérald Darmanin à la presse, à cette occasion.
« Il faut lutter contre l’attractivité sociale et administrative du territoire » Mayotte devenu le 101ème département français en 2011.
Dans un communiqué publié le mardi 23 août, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale chargé de la Diaspora et de la Francophonie de l’Union des Comores, Dhoihir Dhoul Kamal, a indiqué qu’il avait appris « avec beaucoup d’étonnement les propos désobligeants tenus par Monsieur Gérald Darmanin » qui qualifient « les Comoriens des trois autres îles de « clandestins à Mayotte», et prétendant vouloir « lutter contre l’attractivité sociale et administrative » de l’île en freinant « l’immigration clandestine en provenance des Comores ».
Le MEA de l’Union des Comores a condamné et exprimé son désaccord par rapport à ces propos de Darmanin.
Moroni appelle, par ailleurs, Darmanin, à « faire preuve de discernement et de retenue dans ses déclarations, afin de préserver les acquis du dialogue engagé, dans l’intérêt de leurs deux peuples amis » qui partagent une longue histoire.
Les autorités comoriennes ont rappelé que « les Comoriens se trouvant dans une des quatre iles des Comores ne peuvent pas être considérés comme des clandestins, dans la mesure où ils se trouvent dans leur propre territoire ».
Le MAE de l’Union des Comores a estimé que les propos du ministre français de l’Intérieur tendent à « remettre en cause la Déclaration signée à Paris sur l’amitié et la coopération entre la France et les Comores le 21 juin 2013 ».
Pour rappel, à cette date, les présidents François Hollande et Ikililou Dhoinine ont signé la « Déclaration de Paris sur l’amitié et la coopération entre la France et l’Union des Comores » qui vise à refonder la relation bilatérale. Sur cette base, un dialogue politique renforcé a été mis en place avec la création d’un « haut conseil paritaire » (HCP), qui s’est réuni à cinq reprises.
Agence Anadolu