Ce jeudi 3 novembre 2022 au Centre National de Presse Norbert Zongo à Ouagadougou, le Front Patriotique a animé un point de presse, pour donner sa lecture de la situation nationale.
Le Front Patriotique, regroupement d’organisations citoyennes et de partis politiques, s’est félicité de la tenue des Assises nationales qu’il qualifie d’inclusives. Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, a-t-il affirmé.
En effet, pour les membres du Front Patriotique, l’État semble être aux mains d’une organisation secrète. Ils dénoncent une absence totale de transparence sur la composition du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), ainsi que sur sa nature dans le dispositif institutionnel du Burkina Faso. » A partir du moment où l’Acte fondamental modifié du MPSR lui confère une composition avec un président, un vice-président et différentes commissions, il va de soi que le peuple puisse connaître les personnalités militaires ou civiles qui occupent ces fonctions. Ensuite, il paraît important que l’ensemble des membres du MPSR soient connus de façon légale, et que son encrage institutionnel soit précisé « , a déclaré Guy Yogo. Pour M. Yogo, cette démarche permettra au peuple burkinabè de pouvoir conduire la Transition de façon légitime et souveraine.
Une autre menace sur la conduite de la Transition, selon les conférenciers, c’est le risque de « créer un schisme dans la gouvernance politique du pays « . Ils ont indiqué que le droit constitutionnel des Burkinabè de s’organiser en partis politiques et de participer à l’animation de la vie politique doit être reconnu, afin de ne pas écarter les partis politiques, mais plutôt les responsabiliser dans la la gouvernance de la société, surtout en ce moment de lutte contre le terrorisme.
Par ailleurs, le Front Patriotique pense qu’il faut déconstruire dans les consciences populaires, l’idée que la connexion politique ou le militantisme sont des motifs pour écarter d’office une personne de la gestion de la transition actuelle.
Les membres du Front Patriotique estiment que la gestion de la société est fondamentalement politique. Ils dénoncent ainsi la mise à l’écart des acteurs politiques, » d’autant plus que la Transition va passer la main a des institutions démocratiques stables qui permettront d’éviter les éternels recommencements et les coups d’État « .
Enfin, le Front Patriotique soutient que le Burkina Faso ne doit pas entretenir des accords de coopération qui compromettent son indépendance.