L’Organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a appelé, vendredi, les autorités maliennes à enquêter sur la mort de dix-huit personnes tuées lors des manifestations contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita et lors du coup d’État qui l’a renversé le 18 août dernier.
« Les autorités maliennes doivent établir la vérité et traduire en justice tous les responsables présumés de l’homicide d’au moins 18 manifestants et passants, de même qu’elles doivent reconnaître les victimes du coup d’État et enquêter à ce sujet », a déclaré Amnesty International dans un rapport d’enquête sur les violations des droits de l’homme lors du coup d’État, intitulé « Tuées, blessées et oubliées ? Justice pour les personnes tuées lors de manifestations et du coup d’État au Mali ».
Rappelant que « la lutte contre l’impunité constitue une des priorités de la feuille de route des autorités de la transition au Mali », l’ONG a estimé dans son rapport publié vendredi, que ces autorités « doivent veiller à ce que les victimes et leurs proches aient accès à la vérité, à la justice et à des réparations, en menant des enquêtes indépendantes et impériales sur tous les cas de recours excessif à la force meurtrière lors des manifestations de l’an dernier ».
En outre, a insisté Amnesty International, les autorités maliennes « doivent également mener une enquête pour déterminer les circonstances des décès lors du coup d’État du 18 août, et si suffisamment d’éléments de preuve recevables sont réunis, elles doivent traduire en justice les personnes dont la responsabilité pénale serait engagée devant un tribunal civil ordinaire dans le cadre de procès équitable ».
Le 18 août dernier, un coup d’Etat militaire a permis de démettre le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Auparavant, des manifestations ont été organisées pour exiger la démission de l’ancien président.
Initiées par des partis politiques, des syndicats, des associations de la société civile et des associations religieuses, ces manifestations étaient souvent, violemment réprimées par les forces de l’ordre.
Agence Anadolu