Les Etats-Unis ont demandé, dimanche, au gouvernement de la Transition du Mali d’ouvrir une enquête rigoureuse conduite par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) sur les tueries d’un grand nombre de personnes par l’armée malienne à Moura dans le cercle de Djenné au centre du pays.
L’état-major général des armées du Mali avait annoncé, vendredi dernier, dans un communiqué que « 203 terroristes ont été neutralisés dans une opération aéroterrestre de grande envergure menée du 23 au 31 mars 2022 dans la zone de Moura à 17 km au nord-est de Kouakourou dans la région de Mopti au centre ».
L’ambassade des Etats-Unis au Mali a déclaré : « Nous suivons les rapports faisant état d’informations extrêmement troublantes selon lesquelles un grand nombre de personnes a été tué en début de semaine dans le village de Moura, dans la région de Mopti, au centre du Mali ».
Et d’ajouter que « nous appelons le gouvernement de transition du Mali à permettre l’accès à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) pour qu’elle puisse mener une enquête rigoureuse conformément à son mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies ».
L’ambassade des Etats-Unis a souligné que « nous sommes préoccupés par le fait que de nombreuses informations suggèrent que ce massacre a été perpétré par des forces du groupe Wagner, soutenu par le Kremlin, qui échappent à tout contrôle ».
Elle indique, par ailleurs, que « d’autres rapports affirment que les Forces armées maliennes (FAMa) ont ciblé des éléments de groupes extrémistes violents connus. Ces rapports contradictoires illustrent le besoin urgent pour les autorités de transition maliennes de donner à des enquêteurs impartiaux un accès libre, sans entrave et sûr à la zone où ces événements tragiques se sont déroulés ».
Le document souligne que « l’accès immédiat à des témoins oculaires et aux nombreuses personnes qui seraient détenues par le gouvernement est essentiel pour clarifier la situation », notant que « l’absence d’examen approfondi et crédible des faits et des responsabilités ne servira qu’à semer la division dans la société malienne, à nuire à la crédibilité, la légitimité et la réputation des FAMa, à pousser les communautés dans les bras de groupes extrémistes violents et à créer des conditions favorables à une violence accrue ».
Pour sa part, l’Etat major des armées du Mali a rappelé dans son communiqué, que le respect des Droits de l’Homme, de même que le Droit International Humanitaire reste une priorité dans la conduite des opérations.
Il a en outre, invité les populations à la retenue contre les spéculations diffamatoires à l’encontre des FAMa et au respect de la mémoire des forces armées de défense et de sécurité de même que toutes les victimes civiles du terrorisme.
Avec l’Agence Anadolu