Mali : L’ONU condamne « l’esclavage par ascendance »

Des experts des Nations Unies ont condamné, lundi, les attaques perpétrées dans le cadre de « l’esclavage par ascendance » au Mali et « l’inaction » du gouvernement de ce pays face au phénomène.

« Des experts des droits de l’homme de l’ONU ont appelé aujourd’hui le Mali à prévenir les attaques contre les soi-disant esclaves, affirmant que ces incidents sont en augmentation, avec deux fois plus de personnes blessées cette année qu’en 2020 », a indiqué un communiqué de l’ONU publié à Genève en Suisse et consulté par l’Agence Anadolu.

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« Les attaques constantes et systématiques contre les personnes considérées comme esclaves sont incapables et doivent cesser immédiatement », a déclaré l’expert indépendant en droits de l’homme de l’ONU pour le Mali, Alioune Tine, cité par le communiqué.

« Des telles attaques vicieuses sont incompatibles avec une société inclusive et nous les condamnons dans les termes les plus forts », a déclaré pour sa part le rapporteur spécial des Nations Unies pour les formes contemporaines d’esclavage, Tomoya Obokata, selon la même source.

Les experts de l’ONU réagissent « à un incident survenu le 4 juillet lorsque des habitants du village de Makhadougou, dans la région de Kayes, ont tenté d’empêcher des personnes qu’ils considéraient comme des esclaves de travailler dans leurs champs ».

Selon l’ONU, 12 de ces personnes ont été blessées, dont trois femmes touchées par balles. « Cette année déjà, 62 personnes – 57 hommes et cinq femmes – ont été blessées lors des violents affrontements dans la région de Kayes, et 80 ont dû fuir leur domicile », a précisé l’ONU dans son communiqué.

Rappelant que « le Mali a interdit l’esclavage en 1905 », l’ONU note toutefois qu’un « système d’esclavage d’ascendance persiste, en vertu duquel le statut d’esclavage est attribué à certaines personnes parce que leurs ancêtres auraient été réduits en esclavage par des familles des soi-disant maîtres », ajoutant que « les personnes nées esclaves travaillent sans être payées et sont privés de leurs droits fondamentaux et de leur dignité ».

Agence Anadolu