L’Union européenne (UE) et la France ont condamné la décision du gouvernement de transition du Mali d’engager une procédure visant à suspendre les émissions internationales de la Radio France Internationale ( RFI) et de la chaîne de télévision France 24, jusqu’à nouvel ordre, sur l’ensemble du territoire national.
« Nous avons vu les annonces faites par le gouvernement malien de suspendre RFI et France 24. Nous considérons que c’est inacceptable. Nous déplorons cette décision et les accusations infondées », a déclaré Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, lors d’un point presse.
Nabila Massrali a noté qu’« en s’attaquant à la liberté de la presse, à la liberté d’informer et d’être informé, la junte continue et confirme sa fuite en avant ».
Pour sa part, la France a dénoncé des « atteintes graves à la liberté de la presse » au Mali et pointé de « graves allégations d’exactions » dans le centre du pays.
« Elle exprime son inquiétude face aux graves allégations d’exactions qui auraient été commises dans le centre du pays, qui ont été documentées de manière indépendante, et qui ne sauraient être passées sous silence », a relevé la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères en référence à un rapport de Human Rights Watch (HRW).
Pour rappel, Reporter Sans Frontières a également condamné la procédure de suspension de RFI et de France 24, notant qu’« il s’agit d’une attaque contre la liberté et l’indépendance de l’information qui privera les Maliens de médias importants et ne fera que renforcer l’ostracisation du pays ».
Dans un communiqué, le gouvernement de transition a expliqué la procédure de suspension des deux médias français par une « synchronisation de matraquage médiatique » savamment « préméditée visant à déstabiliser la transition, démoraliser le peuple malien et discréditer les vaillantes forces armées maliennes ».
Le gouvernement malien estime que « ces fausses allégations » ont été rapportées notamment dans un reportage des 14 et 15 mars, dans lequel RFI a donné la parole à des victimes présumées d’exactions qui auraient été commises par l’armée malienne et le groupe privé russe Wagner.
Agence Anadolu