Depuis le dimanche 21 janvier 2024, des travailleurs de la mine d’or de Houndé observent un mouvement d’humeur. Mécontents de leurs conditions de vie et de travail, ils interppellent ainsi les premiers responsables de la mine. La gestion du Directeur général de la mine est pointée du doigt. Les manifestants demandent sa démission.
La mine d’or de Houndé est de nouveau en crise. Des travailleurs mécontents de leurs conditions de vie, de travail et de traitement, observent un arrêt de travail depuis le dimanche 21 janvier 2024. Dans leur plateforme revendicative, ils parlent de leurs difficiles conditions de travail et de la « faible rémunération » qu’ils perçoivent chaque fin de mois : « Nous travaillons dans une forme de rotation 4-4/3-3, et c’est pénible. Cette rotation est là depuis deux ans, et elle a causé pas mal de soucis sanitaires à bon nombre de travailleurs. Et, en dehors de cela, il y a la rémunération salariale qui ne nous permet plus de tenir face à la cherté de la vie. Pourtant, la santé de la société est bonne. Des gens travaillent bien ». La déclaration a été lue par Julien Tougma, un des manifestants. Et Sorlounoua Poda, un autre manifestant visiblement en colère, d’ajouter : « Tu vas travailler sur une mine pendant 5 ans, et tu es payé à moins de 90 000 Francs CFA. Comment peux-tu vivre dans ce genres de conditions? ».
Les manifestants exigent le départ immédiat de l’équipe de la Direction générale de la mine.
Pour trouver un terrain d’entente avec les manifestants, la Direction générale de la mine a initié une rencontre le vendredi 26 janvier 2024. Cette rencontre, supervisée par plusieurs entités, notamment le ministère en charge des mines, l’inspection du travail, des autorités locales et traditionnelles, n’a pas, pour le moment, permis de concilier les différentes parties.
« Nous assistons à un mouvement d’humeur de certains employés de la mine de Houndé, ainsi que de certains agents de nos sous-traitants. Ils ont occupé le site et ont lancé une grève de manière illégale, bloqué les accès et empêchent les employés qui souhaitent reprendre le travail de le faire. Nous regrettons vraiment cela. Nous avons immédiatement saisi les autorités compétentes, aussi bien au niveau national qu’au niveau local, pour demander leur accompagnement afin de lancer des discussions. Nous sommes toujours prêts aux discussions afin de trouver une solution et mettre fin à cette situation qui est vraiment regrettable », a déclarée Souleymane Boly, Directeur pays du groupe Endeavour Minning/Burkina Faso, la société propriétaire de la mine.
Sur la question du départ de l’équipe managériale de la mine de Houndé, le groupe Endeavour Minning estime que cette requête n’est pas du ressort des employés. « Le groupe Endeavour Minning a réitéré de façon officielle son plein soutien au Directeur général de la mine de Houndé, ainsi qu’à l’ensemble de l’équipe de direction. Nous estimons quand même que ce n’est pas aux employés de décider quel autre employé doit partir. Ce n’est pas quand même quelque chose de raisonnable. » Et M. Boly de conclure : « On ne peut pas prendre en otage comme ça la mine et puis exiger que l’on revoie certaines conditions de travail. (..) Nous appelons tout le monde au bon sens. Nous avons demandé de l’aide aux autorités coutumières, aux autorités locales et à notre ministère de tutelle bien évidemment, pour trouver une solution. La discussion n’a, pour l’instant, pas abouti, et nous espérons vraiment que cela va se débloquer dans les prochains jours… ».
Gibran Millogo,
Correspondant de ACTUALITE.BF dans le Grand Ouest