Le référendum organisé en Moldavie pour inscrire la voie de l’adhésion à l’UE dans la Constitution du pays a donné lieu à une victoire de justesse du « oui », bien que les résultats définitifs du vote n’aient pas encore été annoncés.
Selon les dernières données de la Commission électorale centrale (CEC) de Moldavie, 50,42 % des électeurs ont soutenu l’amendement constitutionnel, tandis que 49,58 % ont voté contre, sur la base de 99,82 % des bulletins de vote dépouillés.
Cela représente un changement majeur au fur et à mesure du dépouillement des bulletins de vote, puisque les premiers résultats du référendum, publiés dimanche en fin de journée, montraient qu’environ 55 % des votes étaient contre la proposition, tandis que près de 45 % étaient en faveur.
Le référendum s’est déroulé en même temps que l’élection présidentielle, au cours de laquelle la présidente sortante Maia Sandu, considérée comme pro-occidentale, briguait un second mandat.
Selon la CEC, sur la base de 99,82 % des bulletins dépouillés, Sandu a obtenu 42,41 % des voix, contre 26 % pour son principal adversaire, Alexandr Stoianoglo.
De ce fait, aucun candidat n’ayant obtenu plus de la moitié des voix, Sandu et Stoianoglo s’affronteront lors d’un second tour le 3 novembre prochain.
Le scrutin a été marqué par des accusations concernant des ingérences extérieures, portées notamment par Sandu, qui a accusé des « groupes criminels », travaillant selon elle avec des « forces étrangères hostiles à nos intérêts nationaux », d’essayer de maintenir le pays « piégé dans l’incertitude et l’instabilité ».
« Nous avons des preuves que ces groupes criminels avaient pour objectif d’acheter 300 000 votes – une fraude d’une ampleur sans précédent. Leur objectif était de saper le processus démocratique. Leur intention est de répandre la peur et la panique dans la société », a déclaré Sandu sur X.
Le porte-parole de l’UE, Peter Stano, a de son coté déclaré : « Ce vote s’est déroulé dans un contexte d’ingérence et d’intimidation sans précédent de la part de la Russie et de ses mandataires, dans le but de déstabiliser les processus démocratiques en République de Moldavie ».
Réfutant ces accusations, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré qu’il fallait fournir des preuves de l’ingérence présumée.
Au sujet de cette victoire apparente, Sandu a déclaré sur X : « Le peuple de Moldavie s’est exprimé : notre avenir européen sera désormais ancré dans la Constitution. Nous nous sommes battus loyalement dans un combat inégal et nous avons gagné. Mais la lutte n’est pas terminée. Nous continuerons à militer pour la paix, la prospérité et la liberté de construire notre propre avenir ».
« Félicitations au peuple moldave et à vous, @sandumaiamd », a écrit en réponse Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, ajoutant : « Vous avez encore réussi ! Face aux tactiques hybrides de la Russie, la Moldavie montre qu’elle est indépendante, qu’elle est forte et qu’elle veut un avenir européen ! »
La Russie s’oppose à l’adhésion à l’UE de la Moldavie, pays frontalier de l’Ukraine.
Agence Anadolu