Niger : Crisis group prévient de l’émergence d’un « nouveau front insurrectionnel »

L’Organisation non gouvernementale (ONG) internationale d’analyse des conflits, Crisis group, a appelé, jeudi, les autorités nigériennes à prendre les mesures qui s’imposent afin de prévenir un nouveau mouvement insurrectionnel dans le sud-ouest du Niger, en raison d’un banditisme organisé dans les Etats frontaliers du Nigéria.

« Sous l’influence de groupes armés opérant depuis le Nigéria, un banditisme organisé et violent se répand progressivement au sud-ouest du Niger, le long d’une bande frontalière allant des villes de Maradi à Dogondoutchi », a alerté la section africaine de Crisis group dans un rapport publié jeudi et consulté par l’Agence Anadolu.

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« Ce banditisme est en train de se transformer et de donner naissance à de nouvelles formes de violence, notamment sous l’influence d’une crise de pastoralisme qui frappe durement les pasteurs dans les régions de Tahoua, Maradi et Dosso », a ajouté la même source, prévenant que « dans ce contexte, rejoindre des groupes de bandits est aussi une manière de faire face à la crise du pastoralisme, de se protéger soi-même contre le vol de bétail et parfois d’accéder à une position de pouvoir ».

Expliquant que « la dimension communautaire du banditisme menace la cohésion sociale dans le sud-ouest du Niger comme elle l’a déjà entamée au nord-ouest du Nigéria », Crisis group a averti que « le risque qu’une insurrection, c’est-à-dire une hostilité ouverte et armée contre l’État, se développe est d’autant plus important que la région suscite l’intérêt croissant de groupes jihadistes venus du Sahel et du nord-est du Nigéria ».

La même source a affirmé que « la jonction entre jihadistes et bandits locaux a déjà été observé ailleurs au Sahel et pourrait se répéter dans cette zone ».

Tout en soulignant que « le Niger a très tôt réagi à la dégradation de la situation dans la bande frontalière », l’ONG a conseillé que « pour prévenir l’émergence d’insurrections dans cette zone, il est essentiel de réduire les injustices dont souffrent les pasteurs et de préserver la cohésion sociale », appelant le nouveau président nigérien Mohamed Bazoum à « faire de l’élevage un domaine d’intervention privilégié ».

Pour rappel, le Niger fait face depuis 2015 aux attaques de Boko Haram dans sa région de Diffa, frontalière des Etats du nord-est du Nigéria.

Agence Anadolu