Niger : Mohamed Bazoum exige des sanctions contre des soldats français

Le président nigérien Mohamed Bazoum a annoncé avoir exigé des autorités françaises une enquête sur les évènements survenus le 27 novembre dernier à Téra, la principale ville frontalière entre le Niger et le Burkina Faso, quand des dizaines de jeunes ont bloqué le passage d’un convoi de l’armée française.

Bazoum s’exprimait vendredi soir dans un message à la Nation prononcé à l’occasion de la célébration de la fête du 18 décembre correspondant à la date de la proclamation de la République du Niger.

“S’agissant des militaires, j’ai exigé des autorités françaises qu’elles ouvrent une enquête en vue de sanctionner ceux qui ont été coupables d’actes répréhensibles”, a indiqué Mohamed Bazoum, rappelant que “le 27 novembre dernier, la ville de Téra a été le théâtre d’événements malheureux ayant causé la mort de trois jeunes”.

Ce jour-là, un convoi de la force française Barkhane, sous escorte d’une unité de la gendarmerie nigérienne et en route pour Gao au Mali, a été bloqué par plusieurs dizaines de jeunes manifestants opposés à la présence militaire française au Niger.

Au bout de plusieurs heures de négociations infructueuses, les manifestants ont été dispersés par la force. Selon un bilan publié par le ministère de l’Intérieur, deux manifestants ont été tués sur les lieux de la manifestation et dix-huit (18) autres ont été blessés, dont onze (11) gravement. Un troisième manifestant a succombé à ses blessures quelques jours plus tard, après son évacuation à l’hôpital national de Niamey.

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Dans une enquête publiée début décembre, le journal français “Libération” a indiqué que l’armée française serait responsable de la mort des trois manifestants.

“Plusieurs témoins, joints par téléphone par Libération, ont donné leurs versions des évènements de la matinée de samedi…leurs récits, concordants, font état de tirs directs de la part des soldats pour forcer le passage du convoi”, a rapporté le média.

Dans des interviews accordées à plusieurs médias français, le porte-parole de l’armée française le Colonel Pascal Lanni a nié la responsabilité des militaires français dans la fusillade contre les manifestants de Téra.

Agence Anadolu