Orpaillage : « La fermeture du site d’orpaillage de Gomgombiro n’est pas la solution », dixit Mahamoudou Rabo

Le Syndicat National des Exploitants Miniers Artisanaux du Burkina (SYNEMAB) a tenu une assemblée générale extraordinaire ce 17 mars 2022 à la Bourse du travail de Ouagadougou. Cette conférence portait sur le drame de Gomgombiro, du nom du village où 63 personnes ont perdu la vie suite à une explosion sur un site d’orpaillage. C’était l’occasion pour les militants du SYNEMAB d’inviter les autorités à la relecture du code minier pour prendre en compte les préoccupations des orpailleurs.


Le drame survenu le 21 février 2022 sur le site d’orpaillage de Gomgombiro dans la région du Sud-Ouest a conduit les autorités burkinabè à ordonner la fermeture dudit site. Pour le Syndicat National des Exploitants Miniers Artisanaux du Burkina, cet incident n’est que la conséquence d’un manque d’encadrement et d’organisation des sites d’orpaillage au Burkina. Il faut donc s’attaquer d’abord aux causes, selon lui.

Mahamoudou Rabo, Président du SYNEMAB

Selon Mahamoudou Rabo, Président du SYNEMAB, plusieurs structures étatiques sont chargées d’encadrer et d’organiser les sites miniers artisanaux, mais, « force est de constater que ces derniers n’ont toujours pas les moyens nécessaires pour accomplir leurs missions ».

De l’avis de M. Rabo, l’Etat devrait prendre ses responsabilités pour réglementer l’importation, la vente et l’utilisation des produits entrant dans le cadre de l’exploitation de l’or, notamment le mercure, et faciliter l’obtention des permis d’exploitation aux demandeurs.

« Nous sommes conscients que certains produits que nous utilisons dans l’extraction de l’or ont des impacts sur l’environnement et sur notre vie. Mais il y a des produits moins dangereux que l’Etat doit promouvoir afin de limiter les dégâts », a laissé entendre Abasse Dera, SG des orpailleurs de Tuy.

Par ailleurs, Mahamoudou Rabo et ses camarades ont invité les autorités à procéder à la relecture du code minier, car, ont-ils dit, « le code actuel ne favorise que les sites industriels au détriment des sites d’orpaillage ».

Paul Kaboré, SG de l’ONSL


Pour le Secrétaire général de l’Organisation Nationale des Syndicats Libres (ONSL), Paul Kaboré, qui a présidé l’ouverture de l’assemblée générale, environ 400 sites artisanaux ont été recensés sur l’ensemble du territoire national, dont 250 organisés. C’est pourquoi, il a invité l’Etat à prendre entièrement ses responsabilités pour rendre opérationnelles les structures chargées de la sécurité et de l’encadrement des sites d’extraction. A en croire M. Kaboré, l’orpaillage contribue à hauteur de 10 milliards FCFA chaque année dans le budget de l’Etat burkinabè.

Daouda Kiekieta (stagiaire)