Passoré : des terres dégradées récupérées promettent une fructueuse récolte cette année

Le 25 octobre 2024, l’Association pour la Protection de l’Environnement et le Développement Rural (APEDR) a organisé une visite commentée dans le village de Baskaré situé dans la commune de Yako, sur un site de récupération de terres dégradées. L’objectif de cette visite était de mettre en lumière l’efficacité des techniques du zaï et des demi-lunes combinés à l’usage des fertilisants organiques utilisés dans les champs de sorgho et de niébé pour booster la production agricole.

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De nombreux acteurs ont été associés à cette visite. Il s’agit des autorités locales, des services techniques déconcentrés de l’Etat, des organisations partenaires et des producteurs eux-mêmes venus de plusieurs localités pour s’inspirer de l’expérience.

Photo de famille à l’issue de la visite

Le chef du village, Baskaré Pondenabiga, tout en invitant les communautés à s’inspirer de ces techniques, a qualifié l’initiative de vraiment « noble ». « Ces pratiques sont bénéfiques pour nos communautés. Il est désormais évident que le zaï et les demi-lunes permettent de restaurer efficacement les sols dégradés », s’est-il réjoui.

C’est sur un site de plus de 03 hectares que ces techniques ont été développés. Selon Boureima Séogo, technicien agricole à APEDR/SOLIDAGRO, les bénéficiaires ont reçu des appuis conséquents de la part de APEDR dans la récupération de ces terres dégradées. Il s’agit de formations techniques sur la gestion durable des terres, de bonnes pratiques agricoles et de la dotation en semences améliorées.

Ces techniques comprennent la réalisation de zaï et de demi-lunes, la construction de cordons pierreux, la production et l’épandage de compost, ainsi que le semis et l’utilisation de variétés de semences céréalières locales améliorées, comme le niébé de variété Komcalé et le sorgho de variété Kapelga.

Au cours de la visite, M. Séogo a expliqué aux participants les différentes étapes de la mise en œuvre du projet. Et c’est l’Organisation Communautaire de Base (OCB) « Nabonswendé », composée de 41 membres, qui exploite ce site avec l’accompagnement de APEDR et son partenaire SOLIDAGRO.

Pour cette campagne agricole 2024-2025, la production prévisionnelle sur 0,7 ha est de 650 kg de sorgho et 450 kg de niébé, avec 200 tas de biomasse de niebé et 06 sacs de 100 kg de son de sorgho.

Émerveillée par ces exploits, Sophie Bamogo, présidente de l’OCB et porte-parole des exploitantes, a exprimé sa gratitude envers l’APEDR et ses partenaires pour l’accompagnement. « Grâce à eux, nous avons appris comment récupérer les sols dégradés. Quand nous avons appliqué les connaissances acquises, nous avons vu concrètement nos rendements s’améliorer mieux qu’avant leur intervention », a laissé entendre Dame Bamogo.

Sophie Bamogo, présidente de l’OCB et porte-parole des exploitantes, a exprimé sa gratitude envers l’APEDR et ses partenaires.

Cette journée a permis aux participants de prendre réellement conscience de l’importance d’utiliser des pratiques adaptées aux défis climatiques de la localité pour assurer la sécurité alimentaire dans notre pays.

M. Karim Sougué est un agent du ministère de l’Environnement, ayant pris part à la visite. Il a salué l’initiative qu’il considère parfaitement en adéquation avec les bonnes pratiques de préservation de l’environnement et en harmonie avec l’offensive agro-pastorale lancé par le gouvernement du Burkina Faso. Il a invité les participants à vulgurer ces pratiques.

Les bénéficiaires n’ont pas manqué de partager avec les participants les bénéfices socioéconomiques de ce projet. À ce propos, Suzanne Diendéré, une des bénéficiaires, a témoigné : « Grâce à ces techniques, je peux cultiver le sorgho et le niébé sur ces terres. Pour notre propre alimentation, nous utilisons le sorgho, et grâce à la vente du niébé, je scolarise mes enfants et assure quelques autres besoins du ménage ».

Il est donc clair que ce projet a permis aux femmes du village de Baskaré d’avoir un emploi local et de contribuer aux dépenses familiales. Toute chose qui favorise de plus en plus leur autonomie.

Cette visite a permis aux participants de constater de visu les étapes de la réalisation du projet, les bénéfices des pratiques de récupération de terres dégradées, et d’obtenir leur engagement à promouvoir et vulgariser une agriculture durable respectueuse de l’environnement.

Cette activité, mise en œuvre par APEDR, est soutenue par l’ONG Belge Solidagro dans le cadre du projet << Des citoyen.ne.s et des mouvements sociaux plus fort.e.s pour un monde juste, solidaire et durable » visant à offrir aux producteurs vulnérables des moyens d’augmenter leurs revenus, d’assurer leur droit à l’alimentation, créer des emplois verts, restaurer la biodiversité, et promouvoir des pratiques agricoles adaptées aux changements climatiques.

Source : Service de Communication de l’APEDR