Le président rwandais Paul Kagame a accusé dimanche la Belgique de plaider en faveur de sanctions internationales contre son pays en raison du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo.
S’exprimant lors d’un rassemblement à Kigali, la capitale, Kagame a affirmé que l’ancienne puissance coloniale avait toujours cherché à affaiblir le Rwanda.
« Ce que vous voyez chaque jour, les accusations qu’ils nous lancent, en kinyarwanda, nous appelons cela ‘gukoronga’ : des insultes et des attaques constantes. Ils parlent de la guerre au Congo, d’abord en la présentant comme une guerre du Rwanda, puis en affirmant que nous la soutenons », a-t-il déclaré.
« Les Belges vont à Kinshasa, pointent du doigt le Rwanda et disent qu’ils vont nous imposer des sanctions et mobiliser le monde contre nous. Ils n’ont aucune honte. Mobiliser le monde contre le Rwanda, un si petit pays ? Ils devraient nous laisser tranquilles », a-t-il ajouté.
Kagame a également accusé la Belgique d’avoir amputé une grande partie du territoire rwandais au profit du Congo à l’époque coloniale, donnant ainsi au Rwanda une superficie comparable à celle de la Belgique.
En 2023, Bruxelles avait refusé d’accepter Vincent Karega comme ambassadeur désigné du Rwanda, une décision que Kigali avait qualifiée de regrettable.
Début mars, l’Allemagne a rejoint les États-Unis et le Royaume-Uni en imposant des sanctions contre le Rwanda en lien avec le conflit dans l’est du Congo.
Kinshasa et plusieurs pays occidentaux accusent le Rwanda de soutenir les rebelles du M23, ce que Kigali dément.
Le groupe rebelle a intensifié son offensive dans l’est du Congo depuis décembre, s’emparant des capitales provinciales de Goma et Bukavu.
Récemment, les rebelles ont pris le contrôle de Nyabiondo, située à 110 kilomètres au nord-ouest de Goma, après plusieurs jours de violents affrontements avec l’armée congolaise et la milice progouvernementale Wazalendo. La semaine dernière, ils ont également conquis la ville de Kashebere, dans la province du Nord-Kivu.
Des pourparlers de paix entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, sous la médiation du président angolais Joao Lourenço, sont prévus mardi en Angola.
Selon Kinshasa, les combats ont fait au moins 7 000 morts depuis janvier.
Agence Anadolu
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