Dans la matinée de ce mardi 19 janvier, la population de Pazani, au secteur 38, arrondissement 09 de Ouagadougou, est sortie massivement pour exprimer son mécontentement au sujet de véilléités de lotissement par des agences immobilières.
Après une rencontre avec le chef de terre, dont ils ont le soutien, les habitants de Pazani se sont réunis sous l’arbre à palabre pour dénoncer le projet de lotissement initié par des agences immobilières.
ACTUALITE.BF est allé à leur rencontre pour comprendre le fond du problème. Moussa Ouédraogo nous livre les faits:
« Partis un lundi matin à la recherche de notre pain quotidien, nous avons été alertés par nos épouses de la présence de personnes qui disent vouloir lotir notre zone. Ils avaient commencé à numéroter les maisons. Alors, nous nous sommes réunis immédiatement ce jour pour demander à ces gens de quitter les lieux, parce que nous n’avions pas été informés d’un quelconque lottissement. Pour cela, nous profitons lancer un cri de cœur aux autorités competentes. S’ils ont le pouvoir aujourd’hui, c’est grâce à la population. Alors, qu’ils nous écoutent! Nous ne voulons plus d’une agence sur nos lieux. Pour le moment, nous gardons le sang froid pour ne pas être accusés en cas de conflit. Quand nous parlons aux autorités, ils ne réagissent jamais. Si ça dégénère, nous dirons qu’ils sont responsables. Pourquoi ne pas réagir à temps et attendre qu’il y ait des affrontements? Beaucoup de non-lotis sont dans cette situation. Il est temps de réagir et de régler la question des agences immobilières, par ce qu’elles sont une bombe à retardement ».
Pour Moussa Ouédraogo et ses voisins, chaque fois que les agences immobilières interviennent sur cette question de lotissement, il y a toujours des mésententes et des conflits. « Si nous sommes dans les non-lotis, c’est par manque de moyens, pas par manque d’intelligence. Alors, il faut que ça cesse! Il y a de l’espace carrément à la sortie de la ville, qu’ils aillent là -bas. Pourquoi vouloir nous déplacer ?Où irons-nous ? » se demande M. Ouédraogo.
Pour les habitants de Pazani, les agents recensseurs refusent de dire à quelle agence ils appartiennent.
« Mais nous savons que des ministres et des maires sont complices de cette affaire. Ce qu’ils oublient, c’est qu’ils sont maires, députés et ministres parce que nous l’avons voulu. S’ils adoptent une bonne démarche des choses, nous serons sages. Dans le cas contraire, ils vont assumer les retombées », affirme le porte-parole des mécontents.
A la question de savoir ce que dit le maire, Sayouba Tapsoba, un des participants à la rencontre répond : « Le Maire Albert Bamogo dit qu’il n’est pas concerné par les lottissements. Nous avons cherché à entrer en contact avec lui à plusieurs reprises, mais nous n’avons jamais réussi. Alors, nous pensons que c’est un silence complice. Il faut qu’il réagisse !»
Quand nous quittions les lieux, Moussa Ouédraogo demandait aux participants à la réunion de rejoindre leurs domiciles et de rester à l’écoute d’éventuels messages.