En cette période de canicule, Arbinda a soif. Ce village, chef-lieu de la commune éponyme située dans la province du Soum, ploie sous le poids de l’insécurité.
Les habitants des 42 villages rattachés à la commune se sont déplacés à Arbinda. Se sont ajoutés les déplacés venus de la commune voisine de Koutougou. Au total, ils sont environ 48.000 âmes à avoir trouvé refuge à Arbinda centre. Ils logent dans des tentes humanitaires, dans des habitats spontanés, ou chez de bonnes volontés.
A cause de son relief, Arbinda est habituellement en manque d’eau dans les périodes de forte chaleur. Les quelques forages n’arrivent pas à approvisionner suffisamment d’eau, parce qu’ils sont en petit mombre et ont un faible débit.
Avec l’arrivée massive des déplacés, c’est la croix et la bannière. Surtout en ce mois de Ramadan. « Les femmes se lèvent à 4h du matin pour revenir à 18h avec un peu d’eau, parfois rien« , nous raconte un habitant de Arbinda sous le couvert de l’anonymat. La même source confie que certaines femmes partent dans des villages situés dans un rayon de 15 km autour de Arbinda, pour chercher l’eau des puits, mais qu’elles subissent régulièrement des agressions de la part de groupes armés qui retirent parfois leurs charettes et leurs ânes.
Il a ajouté que les charetiers partent chercher l’eau à 3 km de Arbinda, à 50 Francs le bidon de 20 litres, qu’ils revendent à 200 Francs.
Comment résoudre ce problème d’eau à Arbinda? Un ressortissant de Arbinda à Ouagadougou pense que dans l’urgence, l’Etat doit y envoyer des citernes d’eau.
A moyen terme, notre interlocuteur demande que l’Etat travaille à faire retourner les déplacés internes dans leurs localités d’origine, en créant les conditions sécuritaires et sociales adéquates.