Ce vendredi 13 décembre 2024, l’audience du procès pour détournement de fonds publics, faux et usage de faux, et enrichissement illicite au ministère de l’Action humanitaire a repris au Tribunal de grande instance Ouaga 1. Les prévenus Amidou Tiegnan, Salifou Ouédraogo, Philippe Bayoulou, et Pétronille Tarpaga ont de nouveau été entendus, tandis qu’un témoin clé, Zoulkoffi Konaté, ancien directeur des finances du ministère, a été appelé à la barre.
Lors des débats, des accusations troublantes ont été portées contre Zoulkoffi Konaté. La prévenue Pétronille Tarpaga avait affirmé avoir encaissé deux chèques, l’un de 3,274 millions de francs CFA et l’autre de 8,4 millions, qu’elle aurait reçus d’Amidou Tiegnan, tout en précisant que ces chèques portaient la cosignature de Zoulkoffi Konaté.
Interrogé sur ces faits, Zoulkoffi Konaté a fermement nié : « Je ne me reconnais pas dans ça ».
Pour tenter d’éclaircir la situation, Amidou Tiegnan a reconnu avoir imité la signature de Zoulkoffi Konaté sans son consentement. « J’ai imité la signature de Monsieur Konaté et il n’était pas au courant. (…) Entre-temps, il a commencé à prendre les relevés chaque matin. Donc j’ai arrêté d’imiter sa signature », a-t-il avoué devant le tribunal.
Sur demande du président du tribunal, Amidou Tiegnan a été sommé de reproduire la signature de Zoulkoffi Konaté sur une feuille blanche, en pleine audience. Toutefois, après vérification, Karfa Gnanou, agent judiciaire de l’État, a constaté que la signature reproduite n’était ni similaire ni identique à celle des chèques en question. Tiegnan a justifié cet écart en affirmant : « J’ai perdu la main sur sa signature au fil du temps ».
Alors que les échanges devenaient de plus en plus intenses, l’audience a dû être suspendue suite à un malaise du témoin Zoulkoffi Konaté. Il était interrogé par Me Prosper Farama, Avocat du REN-LAC.