Le Lieutenant-Colonel Emmanuel Zoungrana s’est vu refuser la liberté provisoire à cause de manifestations tenues le 12 octobre passé (par des soutiens du MPSR 2, NDLR) : c’est ce qu’a déclaré Maître Paul Kéré, conseil du prévenu. C’était à l’occasion d’une conférence de presse tenue ce mercredi 19 octobre, par des sympathisants de l’officier en détention.
L’avocat a déploré le fait que des manifestations aient eu une influence sur la décision judiciaire. « Si ces manifestations de dehors peuvent influencer le juge qui est à l’intérieur du tribunal militaire, c’est que ce juge n’est pas indépendant », a-t-il martelé.
En clair, pour le conseil du lieutenant-colonel, « la liberté conditionnelle a été refusée a cause des vuvuzelas ».
Maître Kéré n’a pas manqué de louer les qualités d’officier courageux de son client : « Je sais, pour en avoir discuté avec le Lieutenant-colonel Zoungrana, que quand le binôme du Capitaine Ibrahim Traoré était en danger, c’est le Lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana qui est allé le chercher pour le ramener. Donc le Capitaine Ibrahim Traoré, qui est actuellement chef de l’Etat, connaît la bravoure du Lieutenant-colonel Zoungrana. »
Me Kéré a par ailleurs laissé entendre que le délai raisonnable de la détention provisoire pour son client est dépassé. Cela fait en effet 10 mois que l’officier Zoungrana est en détention, entre autres, pour des présomptions d’enrichissement illicite qui ne tiennent pas selon l’avocat, tous les arguments ayant été battus en brèche.
D’ailleurs, selon Maître Paul Kéré, sur le plan juridique, il y a les moyens de mettre Emmanuel Zoungrana en liberté provisoire et «il faut le faire» pour qu’il contribue à la lutte contre le terrorisme.
Et si la Cour de cassassion ne casse pas la décision de maintien en détention, Emmanuel Zoungrana et son avocat entendent repartir devant le Tribunal militaire pour exiger la liberté provisoire.