L’Organisation pour le Renforcement des Capacités de Développement (ORCADE) organise une série de conférences publiques, pour présenter son rapport d’études sur le secteur minier. La première conférence de cette série s’est tenue ce matin du 16 février 2021 à Ouagadougou.
L’ONG ORCADE produit des rapports portant sur des segments de la gouvernance du secteur minier, dans le but d’améliorer la gestion dudit secteur. Pour cette série de conférences, 05 rapports d’études seront présentés et discutés.
Les thèmes abordés sont, entre autres : les mécanismes de collecte et de gestion des revenus miniers, les normes et les bonnes pratiques d’encadrement et l’identification des Indices de mauvaise gestion des revenus. Un point sera également fait sur le Fonds de financement de la recherche géologique et minière et de soutien à la formation sur les sciences de la terre. Un rapport s’est par ailleurs intéressé au Fonds de réhabilitation et de fermeture de la mine.
Pour Jonas HIEN, Directeur exécutif de l’ONG ORCADE, l’article 14 de la Constitution donne plein droit aux Burkinabè de disposer de leurs ressources naturelles, mais, malheureusement, ceci n’est qu’un voeu pieux. Il poursuit en ces termes : « nous n’avons aucun contrôle de notre secteur minier. Ce sont les sociétés minières qui contrôlent plus notre secteur minier. Nous nous contentons juste de prendre ce qu’on nous propose. Il n’y a jamais de contre-expertise sur les chiffres des sociétés minières ». Il explique cet état de fait par la mauvaise organisation du secteur et aussi les interférences des politiques. « Qu’est ce que certaines personnalités mangent avec les sociétés minières pour fermer autant les yeux sur les intérêts du Burkina Faso? », s’interroge t-il.
Jonas HIEN explique que leur travail au sein de la société civile consiste à débusquer ces personnalités qui vendent leur propre pays juste pour leur profit personnel. L’ORCADE déplore par ailleurs l’inefficacité de la Brigade nationale anti-fraude de l’or, qui subit trop d’interférences dans l’accomplissement de sa tâche.
Le Directeur exécutif de l’ONG salut toutefois l’Assemblée nationale qui a le courage de lever de temps en temps le ton pour tenter de mettre de l’ordre dans les sociétés minières. Et, pour lui, «il est temps de mettre de l’ordre le plus tôt possible, car si vous donnez l’occasion un jour au peuple de mettre lui-même de l’ordre, ça sera « Hakuna Matata »...»
En conclusion, l’ORCADE estime que la gouvernance du secteur minier n’est pas bonne. Pourtant, le secteur est stratégique pour le pays aux plans économique et social. Les enjeux doivent donc être cernés afin de faire des mines un levier de développement durable du Burkina. Jonas HIEN note ainsi : « Autant on dit que le foncier est une bombe à retardement, le secteur minier est aussi une bombe qui est en train de nous attendre. »