RDC : 280 mercenaires Roumains désarmés et évacués au Rwanda après la prise de Goma par le M23

Dans un contexte de conflit croissant à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), environ 280 mercenaires roumains, qui avaient été engagés par le gouvernement congolais pour soutenir les forces armées dans la lutte contre le groupe rebelle M23, ont été désarmés et ont traversé la frontière vers le Rwanda, a annoncé l’armée rwandaise.

« Cet après-midi, les Forces de défense rwandaises (RDF) ont accueilli et escorté plus de 280 mercenaires roumains qui combattaient aux côtés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans la partie Est de la RDC. Ces mercenaires se sont rendus au M23 après la prise de la ville stratégique de Goma. Ils sont actuellement transportés vers Kigali » précise l’armée rwandaise sur sa page officielle X.

Les autorités congolaises n’ont pas encore réagi à ces informations.

Cette situation souligne la complexité et l’ampleur du conflit dans l’est de la RDC, où les tensions entre la RDC et le Rwanda se sont intensifiées, avec des accusations de soutien militaire mutuel à divers groupes armés. La chute de Goma et l’exode des mercenaires roumains mettent en lumière les défis sécuritaires et humanitaires auxquels la région fait face.

La communauté internationale a exprimé des préoccupations quant à l’escalade du conflit. Il y a eu des appels au retrait des forces rwandaises de la RDC et à un cessez-le-feu immédiat. Des réunions d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU ont été convoquées pour tenter de désamorcer la situation.

Le Mouvement du 23 Mars (M23) a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l’armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la MONUSCO. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s’emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d’agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe « terroriste » et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.

Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s’étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.

Pour le Rwanda, le M23 représente une menace pour sa sécurité intérieure. Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais. Ces alliances, selon Kigali, s’inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.

Agence Anadolu