L’Union européenne (UE) a annoncé mardi une aide humanitaire d’urgence de 60 millions d’euros en faveur des populations déplacées dans l’est de la République démocratique du Congo théâtre de violents combats entre les Forces armées congolaises (FARDC) et le groupe armé rebelle M23.
« À la suite des derniers développements intervenus dans l’est du pays, l’Union européenne est prête à renforcer son aide d’urgence, en faveur des populations déplacées de Goma et des environs», a indiqué la Commission européenne, dans un communiqué relayé par les médias. Cette aide humanitaire, qui finance notamment des abris, des livraisons de nourriture ou encore des équipements permettant un meilleur accès à l’eau potable, « porte le montant total de l’aide humanitaire de l’UE à la RDC à plus de 272 millions d’euros depuis le début de l’année 2023″, note le communiqué. »L’accès humanitaire reste un défi pour nos partenaires, en raison de la gravité des combats, mais nous veillerons à ce que ces fonds humanitaires soient débloqués sans délai », a commenté la commissaire européenne à l’aide humanitaire, Hadja Lahbib.
Le M23 mène un assaut contre la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC.Le Mouvement du 23 Mars (M23) a été créé en 2012 par des militaires dissidents de l’armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la MONUSCO.
Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s’emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d’agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe « terroriste » et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.
Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s’étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.Pour Kigali, « la question du M23 est une menace sécuritaire pour le Rwanda ».
« La RDC, à cause de l’assimilation permanente du M23 au Rwanda, a bâti une large coalition militaire avec des soldats burundais, avec des mercenaires européens, des miliciens Wazalendo et des génocidaires FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda, NDLR) », avait soutenu le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, dans une interview accordée à Africa 24.Ces alliances, selon Nduhungirehe, s’inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.
Agence Anadolu
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